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P O E S I E |
Nuit Américaine JOURNAL DE PARIS Déjà tant de chose oubliées Tant de choses oubliées Tant de choses à oublier L’idée de purté une fois née, tout était perdu irrévocablement Le Musicien Noir Dans une maison sur la colline Il y a anguille sous roche Un squalette dans le placard Désolé. Ça ne te concerne pas. Un vieil homme, la fille De qualqu’un Se lève et nous voit, silencieux, dans la salle au piano désaccordé et aux mauvais tableau lui parti au boulot sa nouvelle femme se pointe ( Les forêts-cierges de Notre-Dame ) des nonnes mendiantes aux sourires mouvants, petit sacs de velours yeux cataleptiques vagabondant vers les vitraux Calendriers de mosaïque Eclatante J’écris ainsi pour te capturer Donne-moi ton amour, tes yeux las et affligés, qui aspirent à la délivrance Un petit parc caché – nous nous baladons Et les affiches crient une révolte inoffensive les murs fatigués s’effritent, graffiti dans le ciment desséché un vide suralimenté poussière-d’horloge Je me souvients des autoroutes L’été, à tes côtés Océan – frère Orages passagers Feux électriques dans la nuit "pluie, nuit, misère – les wagons de queue" Secoue-moi ça ! Wanda, Gras marécage en rade Femme On a toujours besoin de toi Secoue tes cuisses Dodues sous cette Tente du Sud Alors quoi. C’était vraiment dingue Au départ elle était nue Puis elle s’est habillée. Un viel hôtel bon marché des clochards dans le hall clochars poseurs, d’une pauvreté satisfaite De l’autre côté de la rue, une salle de billard renommée rendez-vous des acteurs un ex-champion – foyer des musiciens beat, des poètes et des vagabons beat dans la tradition du Zen venu de Chine jusqu’au Métro en 4 vies faciles Il quitta sa piaule en pleurant ordres de la police embarqués ses meubles, tous ses disques et mémentos, et les reporters qui comptaient sur des larmes et des jurons contre la presse: " J’espère que les junkies Chinois auront votre peau" oui, ils l’auront car le pavot mène le monde Cette fleur délicieuse Cher Billy ! Te souviens-tu du serpent ton amant fragile dans le sable embroussaillé de ronces et de cactus Bien sûr. Je me souviens aussi Des étoiles dans la nuit coup de fusil bouffant de la chatte jusqu’à ce que l’esprit se clarifie Dieu, ça roule dans la Nuit Persane ? "Dans le canyon il y a un palais où toi et moi sommes nés Maintenant me voilà seul Ramène-moi dans le Jardin Ombre Bleues du Canyon Je t’ai rencontrée et tu t’en es allée et mon rêve s’en est allé Ramène-moi dans ton Jardin Un homme en quête du paradis perdu Peut paraître idiot à ceux qui n’ont jamais cherché l’autre monde Là sont couchés les amis qui dérivent Follement dans Leurs jardins privés" Le con fleurissait et les murs tapissés Frémissaient Dans le miroir un monstre est apparu Pour narguer cette chambre et son idiot tout seul Donne-moi des chansons à chanter des rêves d’émeraude à rêver Et je te donnerai un amour sans voiles Soleil sous l’eau, c’était tout de suite étrange et familier le garçon noir en plongée, palmes et masque, De ses narines coulait du sang Cristallin et liquide Tandis qu’elle émergeaient Emergeaient et palpitaient dans leur univers humide Dans les profondeurs se trouvait un Royaume Empire du sable immobile et oui, de poissons en couleurs de fête - ils sont les dernier à quitter La mer joyeuse Je te mange en evitant tes os verbeux et je recrache des perles La petite fille poussa de faibles cris de surprise quand la batte frappa ses flancs J’était là Près du feu dans la Cabine téléphonique Je les ai vus charger j’ai entendu le cri de guerre indien senti l’adrénaline de la peur ailée l’ivresse de la terreur ivre mort dans le sang éclatant de la bataille Arrivés nus nous repartons meurtris pâte nue offerte aux vers mous et lents du dessous Voici mon poème je te le dédie Grande bête craintive et fleurie Grande épave parfumée de l’enfer Terrible et bienfaisante maladie peste d’été Sacré bon dieu de trou du cul Fumier de freak Tu mens, triche voles, tues tu te saoules de eaux grasses de la Folle avidité Sudiste tu meurs seul et complètement De la boue jusqu’aux bretelles Un nouveau venu dans tes culottes et qui cela peut-il être? Tu le sais Tu en sais plus que tu n’en dis Bien plus que tu ne l’avoues Ange-putain merveilleux et servile tu m’as fait du bien Vraiment tu as été chouette avec moi Sur les trottoirs les piétons ont pressé le pas On se mêle au flot des passants. Soudain les flics, en formation, boucliers de plastique et visères, brandissant des matraques longues et minces comme des baguettes, déblayant la rue à contre-courant. S’approcher ou se tenir à l’écart. Les cafés rentraient les tables empilaient les chaises les unes sur les autres, tiraient les barreaux d’acier parcs de sécurité. Sifflet à l’arrivée des fourgons. Soldats à moustaches. On quitte la scène. Dans les yeux de la jeunesse une lueur de méfiance. L’église. Une scène pastorale avec guitares, tambours, flûtes, harpes et amoureux. Après Shakespeare & Co., les restaurants et leur clientèle élégante, une rue transversale, le coin du Jazz ( Story Ville ) Nouvelle-Orléans en miniature. Des negros avec des chemises Africaines. Un orchestre de cuivres, musiciens de rue. " Fare well to my web footed friends " La foule sourit, sautille et chante. On passe. Boulevard Saint-Michel. La statue. La Seine. Feux de joie des paperasses qui vrombissent méchamment, le long du blvd. Voitures des pompiers. Odeur de fumée. On s’approche plus près encore plus près. Soudain des cris aigus ululements de guerre indiens et la foule se replie en courant. Pendant notre fuite, ils nous attaquent par-derrière, Ecrasés contre les tables des cafés. Métro et Kiosque à journeaux – Une fille est tabassée, ses cris. Je n’entends plus les coups. Pluie ( Un homme avec une bouteille ) Tu me retrouves à la manif On se joint à des groupes sous les arbres sous la pluie. Grands édifices publics. Tu nous retrouves à la manif Nous devons attacher ensemble Toutes ces impressions désespérées Argent, beauté de (la monnaie vert pâle graisseuse ornementée douce texture sillonnée) Peau ou cuir Se laisser glisser dans le sein chaud de la marrée Baiser labyrinthe humide creusant les puits chevauchant les mensonges tous creux et pieux Marcher dans la rue Rouler vers la plage Eclair d’un noyé Une Ville assiégée Le Désert - bleu rosé métallique et vert insecte miroirs blancs et étangs d’argent un univers dans un seul corps Mélange bien arrosé de fumier et de lait paillé Connexions ténébreuse dans le forêt et la ferme élégance comme un plat tout grouillant N’en Dis Pas Plus - On en a eu pour notre compte. - Tu l’as dit, bouffi. tu dois affronter ta vie qui, à la dérobée, se glisse sur toi comme un serpent lové extasié bave d’escargot tu devras l’affronter l’inévitable un jour ou l’autre Bloody Bones t’a bien eu ! l’espoir n’est qu’un mot quand on pense en terme de Nappes Le rire ne peut détruire sa drôle de sensation ni satisfaire notre étrange désir Des enfant naîtront Bienvenue à la Nuit Américaine là où mordent les chiens en quête d’une voix, d’un visage d’un destin et de gloire pour être apprivoisés par la Nuit dans le silence ouaté d’une voiture luxueuse Des auto-stoppeurs le long de la Grand-Route Cock-pit Je suis vrai Prends-moi en photo Il est vrai, pris La réalité est ce qui nous a été caché si longtemps la naissance le sexe la mort nous sommes vivants quand nous rions quand nous sentons le sang affluer et jaillir le sang est vrai dans sa rougeur l’arc-en-ciel est vrai dans son absence de sang Attaque soudaine Poignardé, l’acéré mais sans douleur sans mort - Zone de silence Propulsée étrangeté muette prise de conscience si gênante pour l’esprit pleine de vie, d’amour et de rire et du doux souvenir de temps meilleurs quand nous parlions et que les mots étaient caressants auprès du feu Voici ma forêt une mer de fils. Ce troupeau de vision est ma flammes. Ces arbres sont des hommes, les ingénieurs. Et une tribu de fermiers en repos Dominical. Dieux – les réalisateurs. Caméras, Centaures grecs sur la flèche des grues, glissant gracieusement Mobiles, silencieuses Vers moi – un clown bondit Dans l’œil splendide du soleil. Un grand danger réside dans la courbe d’une cuisse. Le doigt vendeur – seigneur. Danses et réjouissances l’été reptilien Ils seront là bien avant notre départ Lézardant au soleil sur le porche de marbre Alors qu‘en eux-même ils enragent contre la chaleur engourdie D’une Ville envahie Le Royaume nous appartient Traductions du divin dans toutes les langues. Le Blues, Les disques te font planer, dans les armée / radios dynamiques. Le nouveau rêveur chantera à l’esprit avec des idées libérées des griffes de la parole. Stations attention pirate. Las Vegas T.V. Emissions de minuit. orage électrique à l’avant pression barométrique zéro forêt chien aux yeux bleus suffocant dans la neige Orage dans la nuit survol des déserts capitales de néon, Étendues sauvages répercutés puis étouffés par des anges Vol de l’Ange vers la plantation de tabac le relais routier demain prépare-toi pour la Nuit les rumeurs s’éveillent graduelle sensation d’apprentissage et de souvenance imagine un paradis au cœur de la nuit l’un d’entre nous serait-il absent? La forme est un ange de l’âme le cycle cheval homme enfant La musique, le sexe, l’idée sont les courants de la connexion l’amitié sert de transition elle conduit l’âme loin de la stupide sournoiserie vers le soleil couchant Travail accompli Bienvenue à la nuit Bienvenue aux belles et sombres pronfondeurs de la Nuit Américaine un homme prend le temps de mourir déchets de son ambre traces boueuses de pieds de pourceauux dans les camps, avec leur bûches noircies les étoiles tortueuses ont le chiffre de la destinée Dieu, aie pitié de nous Abandonne le sens informé dans notre sillage tu seras Christ au cours de ce voyage organisé - l’Argent triomphe de l’âme – Derniers mots, derniers mots fini Et le froid frisson du vent mauvais l’empreinte de la main d’un enfant sur la baie vitrée et le fusil chargé porté sur l’épaule. Feu dans la nuit attendant, dans une maison éteinte que la race cruelle et folle arrive de la ville s’enfonçant à tâtons dans la fumée et le fuel et des cendres en guise de lait et le regard malfaisant ils aboient triomphalement Qui pourrait donc les arrêter ? L’arbre creux, où tous les trois nous avons dormi et rêvé dans le tournoiement des ombres et de l’herbe Bruissement las des feuilles Un veillard entraîne les danseurs sur un air d’autrefois obscurcissement des ombres rapides s’inclinent sur la chair des forêts pour permettre de respirer Un éveil Secoue tes cheveux pour en chasser les rêves Ma mignonne, ma douce Choisis le jour, et le signe de ton jour, La 1re chose que tu vois. Un arbre calciné, tel un oiseau préhistorique géant, une feuille. sèche et âpre, contes craquelants dans la tiédeur de ses vagues. Les dieux du trottoir feront l’affaire. La forêt du voisinage, Le musée vide et déserté, et La mesa, et le Monument gravide De la Montagne surplombant le kiosque à journaux où se cachent les enfants Quand l’école est finie LA CROISÉE DES CHEMINS Rendez-vous à la porte de tes parents Nous te dirons ce qu’il faut faire Ce que tu dois faire pour survivre Abandonne les villes pourries de ton père Abandonne les puits empoisonnés et les rues souillées de sang Pénètre alors dans la fraîcheur de la forêt La floraison d’êtres divins dans l’air muet paraîtrait étrange à un intrus hors du commun mais c’est tout ce qui nous reste pour nous guider Maintenant qu’Il est parti La putain Hystérique rit comme une veille fille On te voit, vielle bique, retrouve tes esprits Etendu, je délire Tu danses, silencieuse nubile voulant être possédée récits inouïs osez Indiens vous relever Ecrasés, comme le prépuce sacré des Peaux-Rouges Le cancer s’est déclaré avec le cruel coup de couteau et la verge endommagée s’est redressée à l’Est comme une étoile en feu Dans cette obscure caverne nous ne pouvons aller plus loin. Ici l’argent est la clé d’une vieillesse sans rides. Chevaux, donateurs de culpabilité. Grands sacs d’or. Je demande l’obéissance ! Nous explorons ce théâtre antique et démentiel, obsène tels de luxuriants autels d’églises. Je confesse aux foulards froids parterres rideau effleuré Les acteurs sont deux fois bénis devant nous. Ceci est trop sérieux, trop sévère. Grand mystère ! Passion éternelle modelée dans la sérénité. Pour toi le sexe était un fil qui nous relie dans l’instant sur cette pâle planète. Au poète et à la cover-girl photo en couleurs, aux armées qui se rejoignent, dans le désert, à Samson et tout ses généraux désormais tenus au silence avec d’exotiques archanges crépusculaires, dans des sommeils Sumériens et N.Africains. Il y a foule au bazar les danseurs sont florissants. Serpentins et plaisirs. Je t’emmène dans une cave louche Appelée "Calipah". Reste là écoute et tu les entendras minuscules formes juste au-delà de la lune Etoiles-volantes, dards, lugubres frondaisons mâchoires de singes qui s’agitent s’efforçant de battre l’appel du matin Cri du hibou. Ecoute les vignes folles. Le serpent de lait tampe, rongeant impatient Je te connais. Celui qui est parti donner l’alerte. Désabusé maintenant d’humeur maussade. Transerft différé. Vole pour moi une pêche sur l’oranger gardien du verger Elle est tombée. Que fais-tu la main posé sur sa poitrine ? Elle est tombée, m’am. Donne-la-moi. Bien, m’am. Va dire au maître ce que tu as fait. Ils l’ont tué. Plus tard. Montant les escaliers menottes aux poignets vers sa cellule. La déflagration d’un coup de feu Derrière le dos. I Pas non piétinés Rêves à la lisière Occasion pour les pécheurs vivant en apparence voué à l’errance seul sur la rive murmurer pour le seul plaisir Je ne suis plus Suis comme bat mon cœur vis comme je peux murmurer pour le seul plaisir sables lointains II Viens maintenant sur mon île mignonne Toi, si lasse d’aller vers l’ouest Le loin n’est qu’apparence ainsi la solitude nous abritera Viens sous ma voilure telles des îles languissantes allons jadis prospère et heureux Je ne serai plus le marin Serai-je Ohé matelot III Où étais-tu quand j’avais besoin de toi ? Où d’autre que dans un havre Paradis inébranlable ; ravagé, brisé sans le sou et, pour nous relier, une chose ténue IV Reptation d’un gamin sans le sou gaspilleurs tous des salauds brassage Nord zone souillée il était perdu loin dans un avion tout là-haut longs baraquements ingrats la race du brasseur cet ignoble équipage notre jet empoisonné dieu donne-nous l’amour, donne- nous la vitesse Pour nous ramener chez nous l’amour Mutilé par les hommes qu’un rien peut couper Logement public l’incroyable dommage peut être guéri V C’est ma petite amie : Je ne dirai pas son Nom mais je crois que vous la connaissez déjà son Nom est Square feu insecte marbre safran intro demi-chiffon en flammes c’est le même jeu si vous le nommez par son vrai nom à elle VI Elle vit dans la cité sous la mer Prisonnière des pirates prisonnière des rêves Je veux être avec elle je veux qu’elle voie Les choses que j’ai créées coquillages qui saignent Semences délicates d’impossible cuirassés La libellule voltige tremblante et taquine Les herbes folles et ses ailes sont terriblement en colère Etre seul et guetter l’aube Ça pourrait faier une chansonnette à la noix Qui parlerait d’une nana Que j’ai connue C’était la star d’une attraction à 4 sous Elle n’était Ni moi ni toi Tu peux me croire Elle savait y faire et dire à un gars au bout du rouleau "Hey, bourreau des cœurs, le temps va changer" Alors Que faire Rester assis, tout seul à mâchouiller ma godasse J’ai beson d’un amour Pas mieux qu’elle Mais pas moins bien Et aucun regret Si tu peux me filer un tuyau au Téléphone Je serai une canaille moins joyeuse et plus avisée Je ne serai que ceci à propos de cela J’étais la souris qui attrapait le chate Je ne veux pas Te dire comment je vois les choses Je veux simplement te Dire – Je suis seul Certaines images me sont nécessaires pour parfaire ma propre réalité Le Temps ronge comme l’acide Avec des yeux ternis Tu vois le temps s’enfuir Le visage s’altère tandis que le cœur bat et respire Nous ne sommes pas stables Nous sommes une flèche en vol Le total de nos angles variables Dans la voiture, son visage se métamorphosa, yeux, peau et cheveux demeurent les mêmes. Mais cent filles semblables se succèdent Les rêves sont à la fois le fruit de l’atrophie des sens et une protestation contre elle. Rêver n’est pas une solution Au réveil, nous parlions. Nous racontant nos rêves. une explosion pendant la nuit Une nouvelle sirène. Pas celle des flics, des Pompiers, d’une ambulance à New York, ou d’un reportage sur une émeute en Europe, mais l’étrange sirène prédisant la guerre. Elle a couru à la fenêtre. La chose jaune s’était levée. La peur est un portique où se glissent les vents du Nord Un visage à la Fenêtre devient une feuille Malgré le pressentiment de sa perte Un aigle s’élève, avec grâce, au-dessus D’un lapin brillant dans la nuit Encore moite au sortir d’un rêve étrange l’aube jaillit balafrant le plafond de la chambre où sont toutes les choses J’étais assis près d’elle, sirotant un sherry frais Aéroport. ( Césure = antichambre de l’enfer ) Recommence: Au cas où les événements de ces temps-là… Rêve d’inceste et d’expulsion de la tribu. Grande Sœur. On appelle ça la chaude-pisse. Viens donc par ici, perle nacrée. J’étais vierge. Ça duré 10 secondes. Alors ne le fais pas. "Je n’arrive pas à me relaxer." Remonte les pantalons de cuir bien serrés pour le petit matin. Ils m’ont abandonné, ils ont déserté la cause, [message ou mot pour un autre dieu. "On te chasse à coups de pied hors de notre univers!" Il a demandé [à te voir. Ça ne m’étonne pas. Le mystère du rêve une femme, peut-être une fille, cherche à se faire remarquer Le Tueur – Mexicain, nu sauf ses chaussures. Des gens, une famille sans liens apparents se mettent en marche à un croisement hypnotique après un arrêt sur image 2 hommes, des détectives, sur une piste, passant au crible des chambres sur cour mal éclairées, et se consultent à voix basse. Chapeaux, costumes. Des frères. Des gens dans un bois, un parc. Le Tueur se tapit dans son propre univers. rêves d’enfants et de familles retour à l’univers enfoui pour assimiler et diriger les événements Nouvelles-Orléans, sommeil, (ami de la mort, sœur de la mort) bétail, chevaux des visages deviennent caoutchouteux, comme des clowns peinturlurés, bêtement sournois, sages et avertis Le mystère du vol Etre dans le cerveau d’un oiseau Le but – la fin d’une déesse Glisser gracieusement dans le pays du tombeau Le Grand rêve Contre Une violente mise à mort de L’Esprit, du cou et du crâne Blessé il est arrivé Le sombre Crépuscule Américain La nuit comme une vaste conspiration pour rêver, tiennent conseil dans le sable mouvant Tijuana (1) – l’anus de la Nuit une civilisation en dessin animé Les putains sont des trous des sonde dans la Nuit Américaine Qu’allons-nous voir dans les entrailles de la nuit, dans Cet antre gelé où, sous nos yeux, les rêves sont frabiqués. Prophétie sans argent. Cette chanson doit avoir l’étrangeté triste et banale des pièces d’argent du royaume. Braises d’amertume. Senteur de pinède enfumée Nuit de feu, exercices spéciaux pour l’accouplement. Un prétexte au crime. Ecole de la Nuit. Silence d’une école la nuit L’AMERICA Rêves d’acide et Reine Espagnoles L’america ( une autre ?, seule ?, voix ) Enfant de l’asthme, le fumidor Lamerica Duchesse, lapin, le bois près de la route Lamerica Pearl Harbor – Chassée de la carte Lamerica Conçue dans une Ville côtière Lamerica Littoral ou Lacs adéquats Lamerica Bourbiers, serpents, de l’eau dans les cavernes Florida Homo/-sex/-ualité Lamerica La Religion et la Famille Lamerica Crash aérien dans la fôret à l’Est Virginia Largué au-dessus des champs de riz Lamerica Bande de guérilleros dans la ville Lamerica Arbre amer de la conscience Lamerica Une voiture fonce dans la nuit – la route Lamerica Progrès de la Bonne Maladie Lamerica L’AMERIQUE, GRANDE CORRIDA Ces Indiens, ces rêves, et le be-bop in blue spinal, cosmique. Les horreurs cosmiques. Les déliriums cosmiques. Un combo de tissus cérébraux, de sang, de merde, de sœur, de sperme et d’acier, assaisonné de graisse et de feu liquide, calendriers ovariens Magnifiés sur la télévision interne face concupiscente, miroirs dans le Rien, le grand silence ouvre les strates de monstres préhistoriques chinois. Les bouches, les bouches, PANSE cellulaire. Une jeune Sorcière de N.Y. conjure des sorts novices sur ma boîte crânienne, projetant des images de développement embryonnaire sur ma psychologie. Sa ferveur effarée trouble mes facultés. Baby, maintenant je pige tes visions de cauchemar, et ta tristesse et ta chiennerie Merci quand même pour Ces charmes. Cela fait courir ma plume. L’asticot braillard groupe-tâtonnant qu’on appelle la vie. Voici venu le temps de la barbarie du désert. Capital de luxure. Le temps pour une île, se Soûler, écrire et naviguer. « J’ai vu l’Enfer des femmes là-bas. » Les femmes sont démodées « Un peu d’Vin – vise-moi cette fille » On apaise les femmes avec la nourriture, les chansons le sexe, le mariage, les bébés T’aimes les gosse, Jim Ouais, certains sont gentils J’aime bien ta femme Démocratie des âmes ____________________________ Visite guidée « Je suis un guide du labyrinthe » la ville est la manifestation d’un corps fait d’organes viande et de centrales électriques L’endroit où, flânant dans la rue de la mort (« On dirait que tu l’es ») cartes – AMERICUS – nous longeons une rivière-veine. donner forme au monde éphémère Les autoroutes sont un drame, une nouvelle forme d’art. Enseignes. Maisons. Visages. Charabia bruyant de Noirs à un arrêt de bus. cimetière de voitures Les voitures abandonnées Leurs couleurs sont nouvelles, la nuit, sous le néon Les mort résident dans les voitures - le veillard, crasseux, gardien du cimetière Des enfants, curieux, lancent des pierres s’il te plaît aime-moi dit la chipie que puis-je faire ? je l’adore Une Voix de femme : Le palais du sperme semble bien chaud ce soir L’homme : Hum ! obscur obscur augure ruine. La femme : Portiques de marbre. La grande salle de bal. L’homme Je ne veux que toi La femme Cette fois entre en moi comme un astronaute Envoie des serpents sur mon orbite L’homme Ensemble on peut accomplir des miracles. La femme Seule L’homme avec la nuit pour guide Ne panique pas Parade Rue de l’Amour Personne ne craint la loi Quelqu’un s’est enfui Vers le rivage Ton image de moi / mon image de toi dans ces scène d’une nuit sur la grève Ça ne marche plus Parade souple Brigade Rue de l’Amour Ce soir je ramène à la maison ces quelques haillons et les dépose à tes pieds Misérable témoin d’un jour de tragique tristesse et de doute J’espère que tu me trouveras en état de manque Mets-moi au lit Enivre-moi (mets-moi K.O.) LA ROBE DE MARIÉE Etendue sur son lit la future mariée écoute les Festivités en bas Dans un rêve – il l’enlève Etoile de mer gloutonnerie Quels mots expriment une rencontre co(s)mique le mariage de la chair et de l’esprit dans un seul corps Nuit île tendre Une promesse de fièvre des circatrices éclatent dans les profondeurs de la fleur et davantage de vert argent Nous, en corps à corps dans le temple chaud de l’été près du temple si frais à l’intérieur - Il prit ma main. Il me parla – Les sabots d’un cheval noir galop course folle du char du soleil incandescent course effrénée char embrasé jeune folle, jeune fou Mon fils emplumé a volé trop près du soleil. mouvant un mouvement loin d’une station (de passage) Bruit d’une voiture solitaire et radio en sourdine Un signe (au revoir aux parents) on s’éloigne d’un signe de la main un mouvement étonnement un moment étonnant un signe d’au revoir (un appel radio intervient) Euh, nous avons un message brak brak Il suit une femme dans le firmament Les solides, sonnets réquisitions élaborées pour l’âme-dieu ah, ma cité, les feux de tes joyaux l’alliance d’une Veuve enjôlant à la fois péquenots et marins se figeant sur cette cime plate pour participer du jais minéral « il est malade » il devrait dormir tranquille dans les airs, un film de nuits mortes dans une blessure, souffre de faire rendre l’âme à la flamme rouge-bleu de ton briquet avec calme et précision ta certitude se trouve dans une allumette ou dans un esprit Les huttes sont libres habitants des falaises le soir Les arbres, perdant leur variance, meurent tristement avec grandeur O douce rougeur et bleu délavé comme la fenêtre d’un enfant Voici l’heure que tu gouvernes tu invites aux Aventures, aux quêtes, aux voyages vers la vallée électrique en bas PROMESSES "Homme Mana" Il les introduit au sein de l’heure mystérieuse Avec des jeux des chants des histoires l’hypnose sauvagerie l’île Délivrés du servage (là-bas) Pelant perversement un fruit Déguisés en "Joueurs" Représentation de gala Village diphane vieille et fiévreuse forêt de voitures ambiance cruelle Léopard dans du serpent lestes lions du doute tapis à la fenêtre attendant qu’elle vienne avez-vous des camisoles de force pour les invités oui La tentation originelle était de détruire. Les Falaises. La Route. Les Murs. L’héroïsme originel – bluffer les éléments de feu. Entraîner les créatures dans la tempête. L’héroïsme originel était de chuter. Baiser. Le Tout. L’homme naturel. Participer à la création. Foutre les choses en l’air. Faire naître les Choses. La croisée des chemins où la voiture se cache. Demeure. Réside. Lieu de rencontre des Mondes. Fabrique de rêves. Tout y est possible. Les démons sont là. La voiture est d’acier et de chrome. Un tas de bois. Le haut du tas. Le monceau. Le cimetière. Où le métal est réduit à son élément muet et ordinaire. Renaître. Un conte de renaissance dans le désert. Devenir chaos puis revenir. Au balcon, deux négresses, ou un roi et une reine, font des commentaires. Les différents types de société défilent sur la scène. Microcosme dans un dé à coudre les temps changent, rectifie à la hâte le sang du chat endommagé sillons de cactus, arméria sauvage catalogue de grâce La chasse était intériorisée des ombres humides s’élevaient vers l’occident Vers l’étrange confiance sur l’arc du sud Amplifie l’accent traînant de l’orateur allume la chandelle La Nuit approche et nous sommes surpassés en nombre Près des vagues, chaque soldat hérisse sa truelle Pour nous fouiller, prétendant Nous enseigner nos funérailles L’esprit fait des merveilles pour un temps, la lanterne respire illumine, puis adieu Chaque homme d’équipage rame pour compren- dre et observe d’inoptiques accords pour entendre : Nous venons d’ici Pour aller là-bas Ainsi informés nous nous étonnons stupides au plus haut point Un siècle très rarement se ferme dans le sommeil il brûle, il commence ______________________________ Les avions sont des mères gémissantes Dans nos piètre guerres d’insectes. Des préservatifs de nylon dégoulinent derrière elle [Guerriers Troyens dans leur fuite atroce et convulsée Largué, aspiré de son ventre de métal, il ne reste qu’un mince fil de fer prophétisant le [retour, saute en liberté. Avalant l’air dans le court canal. Le sol bondit comme les chiens pour happer, le champ, et le douloureux tournis. Marécages, champs de riz, danger. Abattus, plus de dix d’entre eux se débattant avec le placenta humide Tandis que d’autres réamerrissent dans les océans. Plongeurs qui flottent, flottent en liberté, dans l’utérus. La mer est un Vagin qui peut être pénétré à n’importe quel point. Ah, la guerre était règle, puisque l’amitié chancelait. Dans leurs appartements, des familles se querellaient, comme à l’accoutumée. La race [souffrait. Nous avons voyagé. Nous avons quitté le foyer et la [beauté. Ah, dans ces navires, nous nous sommes précipités, [une nouvelle fois. Ce que crée le pouvoir est lent à s’atrophier. Garnitures d’emprunt. Amarres pour la saumure. Paradis protégé, heure fixée. Les vents faisaient [fermenter à la folie et rendaient le salon commun et race. Les équipages prirent congé de leurs concubines [acerbes et de leurs habitudes. La mer n’est pas un endroit [pour une dame Les gars blaguaient et batifolaient, pulvérisant les [vagues, ils exploraient le profondeurs. Arche ! Arche ! Cathay ou Venise. Monde lointains, et Mondes à venir. Il n’y a pas de morale à cette histoire. Défiez-vous du sommeil et du chagrin. Le joueur de fifre fredonne la berceuse de l’éveil et Conduit le robustes soldats vers une plage [balayée par les vents ENSENADA (1) Encre noire, encre de Chine Il n’y a plus de riches couleurs Néon noir, quelques blocs plus loin, S’éclipse en douce dans la mer déserte. Il y a un soupçon de sueur sur la soie d’une peau Italienne. Gifler cette face patibulaire, et tourner dans la porte. Puis réapparaître, avec tambours et verre en éclats de rire joyaux comme celui qu’on appelle « Le Gladiateur », Cheveux revendiqués par la flamme du feu (Revenir est insultant. Jour lugubre et redouté.) La prison est un stérilet, sec comme de la viande, gueule de chien, intelligent (Un beau chien et l’œil du fusil.) _______ (1) Ensenada : Port du Mexique, en Basse-Californie, sur le pacifique. Le chien et moi, nous sautons le mur, Pour être pendu suffocant à la chaîne du collier de [force Le copain suit et saute pour souffrir Corde-gorge, creux, cri de folie. (Dans ce « creux » nous sommes nés.) Kaki Mexicain, la matrice verte. Méfiez-vous de tous ces jolis mots tels que vert et [matrice. (Obéissez au père. Fuyez.) Eclipsez-vous dans le paysage, sec comme de la viande, poussiéreux, étroit. Le chien lèche la merde Une putain mexicaine me suce la pine. (Fenêtres ouvertes sur la ville. Portes ouvertes à l’air d’ailleurs.) La voitures crisse tranquille. Le moteur se détruit avec du fuel pourri. La pompe est malade. Le tuyau a un bec d’acier. _________________________ Sa chair charrie la chair dans des rouleaux et des vagues, Les eaux s’ouvrent peau sèche sous les cheveux nudité blanche et très précieuse Et, quand elle quite le lit, la barge Pour se baigner dans des céramiques d’océan sous l’aveuglante lampe du chirurgien, clignant des [yeux Je me dore sur le sol rouge d’une Mer Rouge Le crime commence au lit, chez soi, C’est une marée basse qui parle aux rochers, abandonnant la rouille dans son sillage, et les choses desséchées qui crépitent. J’ai baisé la lie des ruines d’un empire J’ai baisé la poussière et l’horrible reine J’ai baisé la nana aux portes des Mayas J’ai baisé toutes vos femmes et traité de même avec le respect dû à vos guerriers de retour du Royaume baisé avec les Négros dans les cabines des chauffeurs Baisé les petits enfants du nord de l’Indochine Marqués au Napalm et hurlant de douleur paradis esquissé mes hommages non quand s’arrêter Il y a quelqu’un à la porte. Irruption d’un violeur. Pas de mal. Pas de mort. C’est nous, encore et toujours. Nous entrons. Très bien, fouille les lieux. Tu ne trouveras rien. Voir toutes les perspectives à la fois. Quand tout se fige et semble se replier sur soi-même. festoie bête verte, aiguillonnée par le sexe, mûrie en silence, maintenue en éveil, silencieuse dans la profondeur blafarde de la nuit bête languissante un calme un con une fleur s’éveille dans la forêt à présent respire profère des reproches aux blancs et vifs éphémère olympie de la nuit La voiture de rêve l’étoile hors-la-loi le voilà maintenant affalé dans un horrible manoir rendu plus monstrueux encore par la mystérieuse [caresse du someil La voiture est une feuille de métal pourpre une bête [morte dans la nuit. Elle a pour signe le néon elle est sa [résidence limousine somptueuse voluptueuse la mort a fait [grâce jeté au sol Il se trouvait au centre de l’inconnu non loin du point de rencontre des mondes Ce croisement dans le désert mouches le Cadavre de sable batteries l’allumage Qu’est-il arrivé ! Il crie à la caméra Elle est étendue là, ensanglantée, blessures bleues simplement pour nous dire sous nos chapeaux mous c’est fini. Les flics sont des animaux de caoutchouc froids et hautains comme des chirurgiens, mais sans charme. Les ambulanciers sont des amateurs de fortune, complaisants dans cette corvée étrangère. Désormais les visages ont disparu des falaises. « Je connais la prison » et « Je connais le temps. » Ainsi nous avons fêté le carnaval. Char. Chair. Festin de la viande. Célébration du sang. O les veinards qui aiment le pantomime Élevage de reptiles. Élevage de serpents. Femme et singe. Le signe. Le signe. Cherche l’Arbre. L’endroit. Le bourbier Grand Lugubre On va dans deux directions. Esprit et Viande. (sexe) Impossible d’unir ce qui ne peut l’être Impossible de voyager sur deux routes en même [temps (La sienne partait aux quatre vents) Grenade à Main _____________________________________________ Très brave cette rage pour tenter la solitude en Première page en grosse lettre d’or avec Ali Khan et tout le reste Onassis, le Blues BB Albert Collins gin-tonic donnez-lui un double martin i abattez-le le clown caracolant précipitera l’empire qui tombera tourbillonnant Creusant Tonnant Culbutant Enfer, O (Je ne peux pas tomber plus bas, sur un Grand courant, et je suis plutôt ivre, ivre mort) Dieu merci j’ai la Réconfortante promesse de la présence d’une femme pour me réchauffer Voilà où ma chère poésie (poterie) m’a conduit, elle m’a ramené à la Folie et aux gens qui m’ont fait ____________________________ Tu crois que je ne le sais pas ! ta poésie est si obsédée j’aime me fous indifférents L’Hôtel débauché fleurs crasseuses sur ses murs Le labyrinthe des entrailles Évacuant lentement ses sinistres déchets Ici des enfants jouent, des enfants attendent ici et se balancent, fatiguant celle qui se pâme dans le plein été languissante près de la fenêtre Esther est assise, maquillée comme une reine, port dans la tempête, sonnant l’alerte au feu dans ses culottes, inscrivant à la craie des mensonges délirants dans la rue obscure LE BLUES O comment a-t-on pu me faire ça Témoin du merveilleux danseur Dieu, tu es un satyre déguisé Déchirer et écharper ma vie Aussi cruellement et en vain Je vais me coucher ici dépossédé, dans le vent froid sur la route, jusqu’à ce que la paix me glace, et me sanctifie. Spectre de bâtard grossier. Ah ! Qui vient maintenant. terreur d’un après-midi d’été J’ai peur de rencontrer le reste de mes frères en détresse Ne pourrions-nous pas entrer dans un grand Ciné Tout foutre sur une Grande Cocotte et tout bazarder YAH YEAH un autographe envoie ses hommages à sa Jumelle chacun veut un Christ et personne ne le lui donnera Mohammed, l’enchanteur Gardien des Harems Bouddha, dans un jardin d’enfants sous son arbre, sans un rayon de lune, une Pensée stupide pour toi et moi (Cela ne veut pas dire que je désire ou souhaite être la proie des gens Dieu m’en garde) regarde le clocher je ne suis qu’un imbécile un impuissant, les yeux levés vers le ciel ___________________________________ un trou dans les nuages où un esprit se cache Pagodes – temples dans l’espoir naïf de l’enfant animal dans un tunnel défini par la lumière qui l’entoure Ces subventions funestes ces linceuls autour La fin de l’arc-en-ciel mettre tous mes phantasmes braillards dans une Malle géante image de la propagation de sa propre image image d’allégresse Ongulation borne 1er arbre image d’Utopie une tuerie de fantômes innocent – coupable Le Monde Humain limité par les mots et la poussière de velours confiance modérée Ciel ou Enfer le cirque de vos actes Jouer (ici le hasard est dieu) au Carnaval assouvir la culpabilité La peur viscérale La solitude séparée Sinygog ouvre-toi Sésame ouvre-toi Le Parti des nouvelles connexions esprit libéré L’Amour ne peut te sauver de ton propre destin L’art ne peut apaiser Les Mots ne peuvent apprivoiser La Nuit Décaper l’esprit avec des brosses de diamant. Se purifier dans des Mandalas. Le souvenir nous garde pervers et fervents. Le temple du Temps. Qui partira le 1er ? Silhouettes travesties blotties près des murs. Une tête oscille lentement comme le balancier d’un [horloge. J’arrive. Attends-moi. Comment devenir révolutionnaire acteur (prophète!) ou poète Il y a toujours de bons amis pour vous aider et vous secourir lubie Mercenaire pour elle ou pour lui D’abord devenez Visionnaire-Scientifique Radiocal biochimical Aviationnaire plongeur-du-ciel Puis contactez votre comp- table local (il vous dira comment répandre les graines du doute) Les femmes de chambre se chamaillent dans le [couloir Il fait chaud aujourd’hui Parfum d’hier soir Je suis couché seul, Au frais dans cette chambre Mon esprit paisiblement tournoie comme les pages de marbre d’un vieux livre Je suis un squelette froid et blanc Épouvantail sur une colline En Avril Le vent détend les arches de mon Royaume osseux Le vent traverse en sifflant mon esprit et mon âme Ma vie est un livre ouvert ou une confession télévisée OURAGAN ET ÉCLIPSE J’aimerais qu’une tempête arrive et que son souffle chasse cette crasse. Ou qu’une bombe incendie la Ville et Récure la mer. J’aimerais que la mort Vienne à moi, immaculée. Si seulement je pouvais sentir Le pépiement des moineaux sentir l’enfance me ramener à elle Si seulement je pouvais me sentir ramené à elle me sentir une nouvelle fois embrassé par la réalité Je mourrais Avec joie je mourrais Le rêve s’achèvera quand il aura de l’importance tout est mensonge Bouddha me pardonnera Oui, Bouddha me pardonnera - Le cycle recommence une tension de l’ego-familier, apaisante-attirante, obsédante, malade-maussade à rendre fou rappelle chez lui le vagabond rebelle une musique mosaïque faite de toute image mélodies précédentes Le sifflet ou le cri chaleureux d’une femme qui rappelle à la maison l’enfant qui joue L’ÉCRAN EST NOIR. On entend la voix d’un jeune Homme en conversation avec des amis de remcontre. C’est pas des histoires, ce mec m’a dit qu’on pouvait passer la frontière, s’acheter une fille et la ram’ner. C’est c’que j’vais faire, j’vais faire un tour là bas, j’en achète une, j’la ramène et j’l’épouse. Pour sûr. La voix d’une femme plus âgée : Billy, t’es complètement dingue ou quoi ? On entend le rire bon enfant de la femme, mêlé à ceux d’un homme et d’un copain tandis que la voix insistante de Billy s’élève et dit BILLY C’est pas des blagues. Ce mec me l’a dit. C’est la vérité et j’vais vraiment l’faire. Sur l’écran les images apparaissent en COULEURS. Un couple est assis à une table dans le décor d’un night-club d’une ville de frontière. C’est un plan RAPPROCHÉ, pouvant faire penser aux Buveurs d’ab- sinthe de Picasso. L’atmosphère est suggérée par les bruits environnants, tels que des voix jeunes et tapageuses, des jurons dans une langue étrangère, des tintements de verres, les accords d’un petit orchestre de rock. On pourrait apercevoir une dan- seuse à l’arrière-plan. Peut-être les seins nus. Une serveuse anonyme, apportant les consommations, apparaîtrait et disparaîtrait de l’écran, dans un va-et- vient. Le HÉROS est ivre, il tente de persuader une Excitante putain mexicaine, serveuse dans le bar, de passer la frontière et de l’épouser. La fille le tolère, bien qu’elle soit en plein travail, se démenant avec les boissons. Elle l’écoute, car il le faut bien et, en outre, il lui plaît. On peut même dire qu’il l’interesse. BILLY J’parie que tu n’veux pas venir avec moi parce que j’suis fauché. Alors écoute-moi bien. J’vais repartir là-bas et m’faire de l’argent, beaucoup d’argent, p’t-être même dix mille. Alors j’re- viendrai pour t’chercher. Compte là-d’ssus. Déterminé et ivre, il disparaît de l’écran en titu- bant et zigzaguant. La caméra s’attarde sur la fille qui sourit avec nostalgie et ironie en le suivant des yeux. Puis elle empoigne un autre jeune Américain et le fait asseoir à côté d’elle. LA FILLE Eh, mec, tu m’payes un verre ? TITRE L’AUTO-STOPPEUR ( Une Pastorale Américaine ) Le film passe au NOIR et BLANC. L’aube sur le désert américain ; il fait froid et Billy se tient, les épaules remontées sous sa veste, au bord de l’autoroute. Le soleil se lève. Longue séquence centré sur Billy, trois voitures passant de loin en loin. On entend une s’approcher et toute notre attention se porte sur ses yeux qui scrutent. C’est alors que, se mettant bien en évidence, il lève son pouce. ON PASSE à une prise de vue latérale, sifflement de la deuxième auto passant à toute allure. La troisième s’arrête, il se dirige vers elle en courant avec mollesse et monte dedans. INTÉRIEUR de la voiture, Un homme, la quaran- taine environ, en complet-veston. Il demande sa destination à l’auto-stoppeur. BILLY ( marmonnant ) L.A. Il est manifestement peu disposé à la conversation LE CONDUCTEUR Je ne peux vous conduire que jusqu’à Amarillo, vous devrez ensuite vous débrouiller pour poursuive votre route. BILLY ( Pas de réponse. Aucun signe de reconnaissance. ) LE CONDUCTEUR Qu’allez-vous faire une fois à L.A. ? Avez-vous un job en vue ? BILLY ( Pas de réponse. Il est en train de s’assoupir en dodelinant de la tête. ) Tout en conduisant l’homme regarde de temps en temps Billy, endormi, du coin de l’œil. Par la vitre, on entrevoit le paysage américain. GROS PLAN sur la main droite de l’homme avan- çant comme un serpent vers la jambe de l’auto-stoppeur. Il hésite puis la touche au-dessus du genou. Aussitôt Billy sort de sa veste un revolver .38 et braque le conducteur. BILLY Range-toi sur le côté. Profil gauche de la voiture, prise extrêmement longue. On entend un coup de feu. L’auto-stoppeur contourne l’arrière de la voiture, ouvre la portière et tire le conducteur, ou plutôt son cadavre, vers la caméra jusqu’au ravin. Puis, après avoir vidé son portefeuille de tout le cash, il remonte dans l’auto et s’éloigne. Le môme se tient à côté de la voiture, son pouce levé. Le capot est ouvert. Le moteur est tombé en panne. Un policier de l’Etat ( on le comprend grâce à son uniforme, son chapeau de cow-boy et son badge ) s’arrête dans sa propre voiture banalisée. Billy y monte. Le shérif est amical et bavard. Il raconte à Billy qu’il rentre chez lui après avoir remis deux dingues de sa prison locale à l’asile de l’Etat. J’ai dû leur mettre, à tous les deux, des camisoles de force et les flanquer au fond de la camionnette. Il fallait. Ils étaient complète- ment déchaînés. Si j’les avais laissés libres de leurs mouv’ments, ils se seraient mis à s’branler et à se peloter, j’ai pas eu l’choix. Le tueur s’efforce de rester éveillé. Les effets de la benzédrine commencent à s’estomper et il est, tout bonnement, éreinté. Il lutte pour suivre la conversa- tion de l’homme. Le shérif n’arrête pas de parler. Billy se trouve dans cet état étrange, entre sommeil et veille, et ne peut faire la différence entre les paroles réelles et celles de son rêve. Le shérif pose une question. Il répond et, dans un sursaut, réalise que ce dialogues n’est qu’une création de son esprit. Finalement il ne peut plus le supporter. Il sort son Arme et ordonne au shérif de se ranger sur le bas-côté de la route. Puis il l’oblige à ouvrir le coffre, lui ordonne d’y monter, et rabat le couvercle d’un coup sec INTÉRIEUR de la voiture. L’auto-stoppeur, au volant, poursuit sa route. Comme l’auto ralentit dans une rampe, le couver- cle du coffre se soulève brusquement, le shérif tombe et roule dans la poussière. Billy voit tout ça dans le rétroviseur. Il freine à mort, saute de la voiture et revient en courant sur les lieux. A l’écart, dans le désert, on voit le shérif courir comme un dératé vers la caméra. Soudain il bondit et se jette à plat ventre derrière une dune de sable, près de la caméra. Se plaçant dans la position du shérif, accroupi et haletant, on observe le môme qui se tient au bord de la route, scrutant le désert, et qui finalement retourne à la voiture, monte et s’en va. Revoilà Billy faisant de l’auto-stop. Il a évidem- ment, abandonné le véhicule du shérif quelque part sur la route. Une voiture s’arrête. L’homme au volant est jeune, sa femme et ses deux petits enfants, un garçon et une fille, sont assis sur le siège arrière. Le conducteur est sympa, il accueille Billy en lui disant qu’il a lui aussi, souvent fait du stop et, de lui-même, lui confie qu’il est de retour auprès des siens, après deux ans passés au Viêt-nam en tant que pilote. Billy sort son arme et, sans préambules, les menace de les tuer tous s’il refuse de le conduire là où il l’exigera. Il fait NUIT. Ils s’arrête dans une station-service. Billy a faim, les enfants aussi. Il accompagne l’ex- aviateur dans le superette de la station et prévient la famille qu’ils ont intérêt à se tenir tranquille sinon tout le monde y passera. INTÉRIEUR du magasin. Un vieillard miteux est derrière le comptoir. Il lui commandent une flopée de sandwiches au jambon. En gros plan, on le regarde couper chaque tranche au couteau, avec une grande minutie. Brusquement, le mari pivote sur lui- même, empoigne Billy par-derrière, et ils se mettent a tournoyer comme des forcenés tout autour du magasin, le père criant au propriétaire d’appeler la police. L’HOMME Arrêtez-le ! Il est armé !! Il va tous nous tuer !!! A l’aide !!!! Billy trouve le moyen de sortir son arme et ramène de force l’homme à la voiture. Le propriétaire du magasin, les yeux écarquillés, bouche bée, les regarde s’éloigner, puis décroche le récepteur. LE MATIN. Un gamin trouve la voiture sur le bas- côté d’une route secondaire, éclaboussée de sang. Il ouvre la portière, au premier plan on aperçoit la poupée de la fillette (en matière caoutchoutée imitant la peau humaine), elle est maculée de sand. L’EXTÉRIEUR d’une cabane délabrée à la cam- pagne. Bruits venant de l’intérieur. INTÉRIEUR de la cabane. Reporters de télévision, de radio et journa- listes, parmi eux une femme séduisante avec un carnet de notes. Ils sont en train d’interviewer le père du tueur, un viel alcoolo. Il est assez content d’être soudain mis en vedette mais fait face à la situation avec dignité et ironie. LE PÈRE Il a toujours été un gosse plutôt bizzard, surtout après la mort de sa mère. Ensuite il s’est calmé. Il n’avait pas beaucoup d’amis. Juste ses frères et sœurs. LA REPORTER Monsieur Cooke, avez-vous quelque chose à dire à votre fils ? LE PÈRE Oui. Billy, fiston, si tu m’entends, rends-toi, pour l’amour du ciel. C’que t’as fait, c’est vraiment pas bien. C’est pas bien c’que t’as fait, fiston. Et tu l’sais. Pendant cet appel la caméra s’est lentement rap- proché pour effectuer un GROS PLAN du visage du vieillard. INTÉRIEUR. Voiture. Nuit. Pluie. Un autoradio. Une lueur jaune dans la voiture. La radio locale diffuse le quart d’heure évangélique. Réunion pour le retour de la foi. Le pasteur et son troupeau. Tandis que Billy écoute, un flash-back par-delà la pluie et les essuie-glaces. Un homme et un gamin dans les bois. L’homme est le père de Billy et le gamin n’est autre que Billy à l’âge de sept ou huit ans. Le père montre à son fils comment on se sert d’un fusil. Il lui dit de viser un lapin. LE PÈRE N’aie pas peur, fiston. N’aie pas peur. Appuie juste sur la gachette. On voit un lapin pris dans la lunette d’un fusil. Le lycée d’une petite ville, 15 h 30, la cloche sonne, la classe est terminée. Les gosse jaillissent du bâtiment et se répandent en un courant humain vers leur drive-in préféré. INTÉRIEUR de voiture. Billy mange un cheese- burger et boit un Coca. Par les vitres il suit les mouvements de l’une des serveuses. Elle est en pantalon et, avec lui, on lorgne son cul et ses cuisses. Quand elle vient pour encaisser, il l’invite à faire un tour. Le dialogue qui s’ensuit est montré en panto- mime : le bruit des radios et le bavardage des gosses couvrant leurs voix. Ils roulent sur une route de montagne. La radio passe I can’t get no satisfaction des Rolling Stones. Billy chante en même temps, sans aucune retenue et Se contorsionne sur son siège comme un crapau. L’auto est garée sur un panorama rocheux, sur- plombant l’océan. Il en descend et se met à danser autour comme un cinglé, en poussant des cris d’Indien. Il se baisse et se relève vivement, apparais- sant et disparaissant tour à tour derrière les vitres. Ses clowneries le font rire. Le couple s’est installé sur le siège arrière, on devine leurs mouvements. On les entend soupier, rire, parler. EXTÉRIEUR de la voiture. Ils descendent, cheveux et vêtements en désordre, marchent côte à côte sur un sol rocailleux et disparaissent derrière des rochers. La caméra s’attarde sur ces derniers, forma- tion des premiers âges. Alors, à un rythme particu- lièrement infernal, on entend trois coups de feu. L.A., l’EXTÉRIEUR des toilettes d’une station- service. Billy y entre. INTÉRIEUR, L.A. centre-ville. La caméra le suit à partir d’une voiture alors qu’il erre au milieu de la foule de Broadway et Main Street. On le perd plusieurs fois de vue. Enfin on le voit jouer au flipper dans une salle de jeu. GROS PLAN sur la boule de flipper en mouvement. Billy dans une cabine et photomaton. Flash des lumières. GROS PLAN sur quatre instantanés : flash flash flash Flash. Quatre visages de Billy. Billy est dans un débit de hamburgers. Il est en train de manger, vu de dos, un Fusil apparaît à gauche de l’image. Il se retourne, le voit et le fixe d’un air ébahi. RETOUR EN EXTÉRIEUR, une rue. Séquence rappro- chée, filmée à la main confusément. On le voit traîné, tabassé, roué de coups de pied et poussé sur le siège arrière d’une voiture (de police). Pendant la bagarre des voix d’hommes s’élèvent exprimant une légitime jubilation. LES HOMMES C’est toi la p’tite ordure qui a tué tous ces gens ! (coup) Tu t’es payé du bon temps, pas vrai ? (Coup) Tu les as bien tués, pas vrai ? Les mains attachées derrière son dos avec des Menottes, il lève les yeux, déconcerté, et dit : BILLY Mais j’suis un bon p’tit gars. Rires des hommes. Retour à la COULEUR. Un montage de photos, documents sur la mort. Le corps de Che Guevara, une crucifixion par un peintre hollandais de la Renaissance, une corrida, un abattoir, des mandalas, des choses abstraites. Un documentaire sur une mangouste tuant un cobra, un chien noir courant en liberté sur une plage. FONDU OBSCUR. EXTÉRIEUR de nuit. Sur les marches du Palais de Justice, on voit l’auto-stoppeur descendre au ralenti, comme dans un rêve, avancer langoureusement sur une place déserte vers la caméra jusqu’à ce qu’il recouvre l’objectif et paraisse le traverser. Maintenant vu de dos, il s’éloigne de l’objectif, pénètre dans une région proche du désert et arrive dans un cimetière de voitures. Il vagabonde dans l’Eternité. Dans le dépotoir, trois personnes sont assises autour d’un feu, faisant cuire des pommes de terre sur la braise. Deux sont plus âgées. Un homme, appelé DOC, tisonne le feu avec un bâton, et, dans une posture craintive, une femme fascinante. La troisième, un jeune garçon, muet, d’un âge indéfinis- sable. Il est légèrement maquillé avec du fond de teint blanc. Clochards de l’Etrenité, ils ne sont pas surpris de le voir. Il s’approche du feu. DOC Alors, comment va, mon gars ? T’as remis ça, à c’que j’vois ? T’as faim ? Y a d’quoi manger si tu veux. Billy ne parle pas. Il regarde la lune. La femme a toujours la tête baissée, ses cheveux couvrant son visage. DOC Billy est rev’nu. Dame Bleue, t’entends ? J’te dis que Billy est d’retour. Elle lève les yeux pour la première fois. LA DAME EN BLEUE Jour, Billy. BILLY Salut, Dame Bleue. Il regarde le graçon. Jour, p’tit clown. LE PETIT CLOWN frappe des mains et salue d’un signe de tête et d’une crispation grotesque du visage. Il restent assis et, pendant quelques instants, fixent le feu. Ils mangent les pommes de terre. Alors Doc se lève et dit : DOC Le soleil va bientôt s’lever. On f’rait mieux d’partir. Lentement, un par un, les deux autres se lèvent. Doc éteint le feu avec de la terre et dit : DOC Tu viens avec nous, Billy ? BILLY (perplexe) J’sais pas, Doc, j’sais vraiment pas. Doc sourit. DOC Eh bien, on s’verra plus tard, mon gars. Sois bien sûr que l’reste de la bande sera content de t’voir. Bon… Doc, le petit Clown et la Dame Bleue se mettent en route vers le soleil qui se lève sur le désert montagneux. De temps en temps, ils se retournent et font un signe, le petit Clown sautant comme un fou fait au revoir de la main. Tandis qu’ils disparaissent lentement, la caméra revient sur Billy, l’auto-stoppeur, le môme, le tueur, courbé au-dessus du feu qui s’éteint. FIN |
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