P
O
E
S
I
E
Wilderness

À Pamela Susan
Autrefois j'ai été, je pense.
Nous avons été

Ton lait est mon ivresse
Ma soie est ta richesse

Mosaïque

Une série de notes, de poèmes en prose
Histoires, extraits de pièce et dialogue
Aphorismes, épigrammes, essais

Des poèmes? Bien sûr
Je crois que l'interview est une nouvelle forme d'art. L'auto-interview est l'essence de la créativité. Se poser des questions et essayer de trouver les réponses. L'écrivain ne fait que répondre à des questions qui n'ont pas été posées.

C'est un peu comme être appelé à la barre des témoins. C'est cette région étrange dans laquelle vous essayez de fixer quelque chose qui est arrivé dans le passé. Vous cherchez à vous souvenir, honnêtement, de ce que vous tentiez de faire à ce moment-là. C'est exercice mental périlleux. Une interview vous donnera souvent l'occasion d'interroger votre esprit, ce qui est, à mon avis, la définition de l'art. La chance vous est offerte d'éliminer tout remplissage… Vous devez être explicite, précis, aller directement à l'essentiel… Pas de conneries. On trouve les antécédents de l'interview au confessionnal, dans un débat ou un contre-interrogatoire. Une fois la chose dite vous ne pouvez pas la retirer. Trop tard. C'est un moment existentiel.

Je suis, en quelque sorte, " accro " au jeu de l'art et de la littérature : mes héros sont des artistes et des écrivains.

J'ai toujours désiré écrire, mais je me figurais que rien de bon ne sortirait. A moins que, pour une raison quelconque, ma main se mette au travail sans que j'y sois vraiment pour quelque chose. Comme l'écriture automatique, mais cela n'est jamais arrivé.

Bien sûr j'ai fait des poèmes. Notamment " Le Pony Express " (1) quand j'étais en classe de sixième ou cinquième. C'est le premier que je me rappelle. C'était un poème dans le style ballade mais je ne l'ai jamais vraiment achevé.

" Les Latitudes du Cheval " remontent à mes années au lycée. Au cours de mon adolescence j'ai rempli des tas de carnets. Puis, quand j'ai quitté l'école, je les ai tous jetés… pour des raisons stupides, peut-être par sagesse? Je remplissais ces pages nuit après nuit. Si je ne les avais pas jetés, sans doute n'aurais-je jamais écrit quoi que ce soit d'original. Ils étaient, essentiellement, des accumulations de choses que j'avais lues ou entendues, des citations tirées de livres. Si je ne m'en étais pas débarrassé, je crois que je n'aurais pas pu être libre.

La vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes. À vous de franchir celle qui vous convient.

…C'est la raison pour laquelle je suis tellement attiré par la poésie, elle est si éternelle. Tant qu'il y aura des hommes, ils pourront se souvenir des mots et de leur combinaisons. Seules la poésie et les chansons peuvent survivre à un holocauste. Personne ne peut mémoriser un roman entier, un film, une sculpture ou une peinture. Mais, tant qu'il y aura des êtres humains, les chansons et la poésie pourront perpétuer.

Si ma poésie a un but, c'est de libérer les gens de leurs oeillères, de démultiplier leurs sens.

Jim Morrison
Los Angeles, 1969-70



L'OUVERTURE DU COFFRE

- Instant de liberté intérieure
quand l'esprit s'ouvre, que
l'univers infini est révélé
et que l'âme est libre d'errer
enivrée et confuse en quête
ici et là de professeurs et d'amis.

Instant de Liberté
lorsque le prisonnier
ligne des yeux au soleil
comme une taupe
hors de son trou

premier voyage d'un enfant
loin du foyer

Cet instant de Liberté

LAmerica (2)
Traitement indifférent de notre impératrice
LAmerica
L'Univers Ephémère
LAmerica
Communion instantanée et
		   Communication
lamerica
émeraudes de verre
lamerica
projecteur au crépuscule
lamerica
rues défoncées dans l'aube pâle
lamerica
parée de l'exil
lamerica
battement rapide d'un cœur fier
lamerica
des yeux de vingt ans
lamerica
rêves fulgurant
lamerica
cœur gelé
lamerica
destin des soldats
lamerica
nuages et conflits
lamerica
Faucon de Nuit
voué à l'échec dès le départ
lamerica
" C'est ainsi que je l'ai rencontrée,
lamerica
seule et gelée
lamerica
et maussade, oui
lamerica
dès le départ "

Alors arrête.
Va.
Un désert nous sépare.
Contourne la frontière

il entre en scène :

Bottes de sang.  Orage assassin.
L'or du fou.  Dieu au ciel.
Où est-elle?
Est-ce que quelqu'un a vu cette fille?
		     Instantané (projeté)
C'est ma sœur.
Mesdames et messieurs :
Prêtez votre attention s'il vous plaît à ces paroles
  [et à ces événements
	C'est votre dernière chance, notre seul espoir.
	En ce lieu, sein ou tombe, nous sommes libérés
		des rues bourdonnantes.
	La fièvre noire qui fait rage au-dehors ne peut
		pas franchir ces portes
	Mes amis et moi venons du
	Lointain Arden avec des danses, et
		une musique nouvelle
	Partout des disciples se joignent
		à notre procession.
	Contes de Rois, dieux, guerriers
		et amants miroitants comme
		des bijoux pour votre plaisir inscouciant

			Je suis Moi !

Tu piges.
Ma viande est vraie.
Mes mains – comme elles s'agitent
agiles démons en équilibre
Mes cheveux – si entremêlés et frémissants
La peau de mon visage – pince les joues
Ma langue épée flamboyante
projetant des lucioles verbales
Je suis vrai.
Je suis humain
Mais je ne suis pas un homme ordinaire
Non Non Non

Que fais-tu ici?
Que veux-tu?
De la musique?
Nous pouvons faire de la musique.
Mais tu veux plus.
Tu veux quelque chose et quelqu'un de nouveau.
Ai-je raison?
Bien sûr.
Je sais ce que tu veux.
Tu veux l'extase
Le désir et le rêve.
Les choses ne sont pas vraiment ce qu'elles semblent
Je te conduis dans ce sens, il tire dans l'autre.
Je ne chante pas pour une fille imaginaire.
C'est à toi que je parle, à moi-même.
Recréons le monde.
Le palais de la conception brûle.

Regarde.  Vois-le brûler.
Se dorer aux charbons incandescents.

Tu es trop jeune pour être vieux
Tu n'as pas besoin de leçons
Tu veux voir les choses comme elles sont.
Tu sais exactement ce que je fais
Tout

Je suis un guide du Labyrinthe

Monarque des tours protéennes
sur ce patio de pierre froide
dominant une brume de fer
plongé dans ses propres déchets
respirant son propre souffle

                                  POUVOIR

Je peux interrompre la course
de la terre. J'ai fait partir
les voitures bleues.

Je peux me rendre invisible ou minuscule.
Je peux devenir gigantesque et atteindre les
choses les plus lointaines.  Je peux changer
le cours de la nature.

Je peux me situer n'importe où dans
l'espace ou le temps.
Je peux appeler les morts.
Je peux percevoir ce qui se passe sur d'autres mondes,
au plus profond de mon esprit
et dans l'esprit des autres.

Je peux

Je suis

Les gens ont besoin de Connecteurs
     Ecrivains, héros, stars,
     leaders
Pour donner forme à la vie.
Le bateau de sable d'un enfant faisant face
    au soleil.
Soldats de plastique dans la boue de cette
     Guerre en miniature.  Forts.
Garage Fusée Navires

Cérémonies, théâtre, danses
Pour réaffirmer des besoins Tribaux, des souvenirs
au appel au culte, unissant
par-dessus tout, un retour en arrière,
une nostalgie de la famille, de la
sécurité magique de l'enfance.

L'autoroute
       est
    bondée
        de
      gens
qui s'aiment
qui cherchent
   qui fuient
         si
     avides
        de
     plaisir
        et
    d'oubli

Wilderness (3)

L'instant est béni
Tout le reste est
      Souvenir

Un homme ratisse des feuilles
en tas dans la cour, un monceau,
appuyé sur son râteau, il
les brûle absolument toutes.
Le parfum emplit la forêt
des enfants s'arrêtent et repirent
l'odeur qui, dans quelques années,
deviendra nostalgie

Sirènes
Eau
Pluie et Tonnerre
Jet de la base
Un cri d'insecte déchire le feu
Grenouilles et grillons
Des portes s'ouvrent et se ferment
Le fracas du verre
La Parade Feutrée
Un accident
Bruissement de soie, de nylon
Arrosage de l'herbe sèche
Feu
Cloches
Serpent à sonnettes, sifflets, castagnettes
Tondeuse à gazon
Marchand de glaces (4)
Patins et wagons
Vélos

D'ou sors-tu ce savoir sur
      Satan – d'un livre
Sur l'Amour? – d'une boîte

nuit de péché (La Chute)
– Découverte du sexe, le sentiment
d'avoir déjà fait ce même acte auparavant
Ah Non, pas encore !

Des traits précis devraient nettement séparer
la petite enfance, l'enfance,
		     l'adolescence
et l'âge adulte (la maturité) avec des
Epreuves, morts, exploits, rites
Histoires, chansons, jugements

Les hommes qui partent sur des bateaux
Pour fuir le péché et la fange des villes
comtemplent, allongés sur le pont, le placenta
des étoiles du soir
passent l'équateur
et accomplissent des rituels pour exhumer les morts
dangereuses initiations
Pour marquer le passage vers de nouveaux degrs

Sentir au bord d'un exorcisme
un rire de passage
Attendre, ou rechercher les révélations
de la virilité dans un fusil

Tuer l'enfance, l'innocence
en un instant

                                    LAMERICA

Routes commerciales
lignes de direction
Les Vikings et les explorateurs
Découvreurs
Les inconscients

une carte des États
Les veines des autoroutes
Beauté d'une carte
Connexions cachées
Forêt vite piétinée

Folie chuchotée
crépitement du néon
Le crissement des pneus
Une ville gronde

riche vaste et maussade
comme un monstre lent
venu pour engraisser
et mourir


Chez l'enfant fou qui vénère
avec des mots, des sons, avec
ses mains, tout est joyeux,
malicieux et obscène.
 Les vieux vénèrent avec leur long
nez, leurs yeux ridés et expressifs
Les jeunes filles vénèrent
en se parant de robes, exotiques, indiennes
et on se sent idiots
de n'agir qu'avec nos yeux.
Perdus dans la vanité des sens
qui nous ont conduits là où nous sommes.
Le plus souvent les enfants vénèrent
sans guère le manifester.  Qui a besoin
de temples et de divans et de T.V.

Nous pouvons faire ça sur le sol
ensoleillé avec des amis et nous livrer
à tout geste, tout bruit qui nous plaira.
Nous rouler sur le dos
en criant de joie
heureux dans la culpabilité de notre
folie.  Il vaut mieux rester
calmes dans  notre adoration et
gagner le respect des
anciens et des sages portant
ces robes  Ils connaissent
le secret de la mouvante
réalité.

" As-tu jamais vuDieu? "
- un mandala.  Un ange symétrique.

Senti? oui.  Vachement.  Le Soleil.
Entendu? De la musique.  Des voix
Touché? un animal.  ta main.
Goûté? de la viande saignante, du maïs, de l'eau,
		       et du vin.

Un ange passe
Dans un éclair
Dans la chambre
Un fantôme nous précède
Une ombre nous suit
Et chaque fois que nous nous arrêtons
Nous tombons

Personne n'a inventé l'existence;
que celui qui croit l'avoir fait
	   s'avance

Le jappement fou furieux des moineaux
Ordonne au soleil de naître.  Ils gouvernent
le Royaume de l'aube.  Les voitures --
un choeur qui s'élève - Puis
les chants et les marteaux des travailleurs
Les enfants dans la cour d'école,
cent voix stridentes,
complètent l'orchestration

" Il y eut cette année-là
        un intense élan
            d'énergie.
Je quittai l'école et partis
          vivre au bord de la plage.
	    Je dormais sur un toit.
Une nuit la lune m'apparut
	 sous les traits d'une femme.
J'avais rencontré l'Esprit de la Musique. "

Une apparition du diable
sur un canal de Venice.
En courant, je vis un Satan
ou Satyre qui s'agitait à mes
côtés, ombre charnelle
de mon esprit secret.  Il courait,
Savait.

Le jour où j'ai quitté la plage

Un satyre chevelu,
légèrement sur la droite,
courait derrière moi.

Dans le saint solipsisme
    de la jeunesse

Depuis je ne peux plus marcher dans
une rue dans lorgner un par un
chaque passant.  Je sens
leurs vibrations pénétrer ma
peau, les cheveux sur ma tête
- se dressent.

                               LA PEUR

La conscience éternelle
        du Vide
(en comparaison procès et prison semblent presque
					amicaux)

un Baiser sous l'Orage

(Fou au volant
arme sur la nuque
espace populeux s'incurvant
       froidement)

Une grange
le grenier d'une cabane

Ton propre visage
imprimé
sur le miroir de la fenêtre

peur du néon
Froid et tragique
des toilettes

Je suis transi

animaux
morts

blanches ailes de
lapins

daim de velours gris

Le Canyon

La voiture un vaisseau
dans un misérable
ESPACE

Mouvements brusques

et ton passé
pour te réchauffer
dans la Nuit
Inanimée

L'autoroute Solitaire
L'auto-stoppeur gelé

Qui a peur des Loups
et de l'Ombre
de lui-même



Le Loup,
qui vit sous le rocher
m'a invité
à boire de son eau
Fraîche.
Non pour s'asperger ou se baigner
Mais pour quitter le soleil
et connaître la nuit du désert
			  mort
et les hommes froids
    qui y jouent.

a ha
Viens, maintenant
attirer le Voyageur
Passager Tout-Puissant
Curieux, dans cet antre sombre
Les tombes sourires grimaçants
Indiens de la nuit
Les yeux de la nuit
Attirant vers l'Ouest
vers le bordel, le bain de sang
le Rêve
Le sombre Rêve de conquête
et Voyage
dans la nuit, vers l'Ouest dans la Nuit

                    LAMERICA

En habit de soleil
brûlant de désir
mourant de fièvre

Formes modifiées d'un empire
Envahisseurs étourneaux
Grandes promesses de joie assurées

Impudique, obstinée et passive
Épouse du doute
Vêtue de grands monuments de guerres
et de gloires

Comme cela t'a changée
Lentement éloignée
Seulement organisée

J'implore ta pitié

La Croisée des Chemins
         lieu où résident des fantômes
         qui chuchotent à l'oreille
         des voyageurs pour les
         intéresser à leur sort

L'auto-stoppeur boit :
" J'invoque encore les sombres
      dieux cachés du sang "

- Pourquoi nous appelles-tu?
     Tu connais notre prix. Il
     ne change jamais. Ta mort
     te donnera la vie
     et te libérera d'un vil
     destin. Mais il se fait tard.

- Si je pouvais vous revoir
     et parler avec vous, marcher un
     moment en votre compagnie,
     et de boire l'enivrant breuvage
     de vos conversations,
     Je pensais

- sauver une âme déjà
     perdue. Obtenir un sursis.
     Piller l'or vert
     dans un raid pirate et apporter
     au camp la gloire de jadis.

- Comme l'homme à la cape affronte
     les cornes empoisonnées et savoure
     la rouge victoire; comme le soldat
     avec son trophée, un
     casque troué; et l'équilibriste
     avançant, frémissant,
     en état de grâce

- (rire) Et puis après. Te moquerais-
     tu de toi?

- Non.

- Il serait temps d'unir nos voix,
     ou l'une d'elles devra s'effacer.



Forêts solides sandales
géométrie calcinée doigts
autour d'un feu
lisant l'histoire dans des livres
noircis, phrase de charbon
d'une incertaine splendeur

Arbre-flamme
Sire, nous nous sommes rencontrés au Paradis
Quels temps de troubles
nous avons connus
bruissement de feuilles dans la nuit
un tireur embusqué visait notre fenêtre
un petit chat miaulant dans cette maudite
bourrasque

- Tu as trouvé ta voix,
     mon ami, malgré tout
     Je reconnais vite les
     Tons fermes et assurés d'un
     poète
     était-ce un interrogatoire
     ou une tentative d'étranglement?
     Je me demande
     Nous ne parlions jamais
     Mais sois le bienvenu ici
     au feu de camp
     Partage avec nous
     notre repas
     et raconte-nous ta vie
     et la pendaison

- Eh bien j'ai hurlé en premier
     et j'étais un enfant à nouveau en vie
     Puis plus rien jusqu'à l'âge
     de 5 ans

     puis les étés et le champ de courses
     Je cherchai une fille dans
     des bars au
     Nouveau-Mexique
     et me suis retrouvé en prison
     De sa cellule la prostituée
     regardait au-dehors et vit
     Merde à dieu gravé
     sur un mur lépreux

- Tu divagues mon gars
     et le reste
     le jazz de l'autoroute?
     il cligne de l'oeil.

- Quelqu'un m'a ramassé
     et on a roulé toute la nuit

- as-tu vu des buildings

- ai-je...
     Qu'est-ce que je faisais
     bien sûr on a beaucoup dansé
     Elle avait de belles hanches
     le flic m'a cogné
     Stop, j'me souviens plus

- Les bûches finissent de se consumer
     nous devons nous mettre en route
     Le feu va s'éteindre
     nous en entendrons davantage
     au prochain autel

	     [interlude musical]

Arbres
Train-mort
La Nuit Américaine
Cet hiver nous avons utilisé
        5 cordes de bois

- il m'a raconté de belles histoires
     et il avait les plus belles visions
     C'était un homme vraiment religieux
           finalement

- vous savez les gars, bon dieu,
     j'vous aime bien!

     (Une nuit, j'ai vu ce mec
      sortir en courant de l'océan
      et s'astiquer dans un feu)

Je m'en vais au Mexique
Vers cette ville frontalière dont j'ai
entendu parler et j'vais me payer
une fille et la ramener
ici et l'épouser, c'est
vrai. Ce gars me l'a dit.
Un de ses copains connaissait quelqu'un qui

- Tu en fais trop



En elle
    demeurait intact
     Le frais miracle
                de
          la surprise

          ouvert
La Nuit est jeune
                et gonflée de repos
Je ne peux décrire la façon
                   dont elle est vêtue
Elle se soumettra à d'étranges
                   exigences
Tout ce que vous suggérerez
Tout pour plaire à son invité

                                     SIRÈNES

Minuit
coupable métabolisme de la forêt du crime
Serpents à sonnettes sifflets castagnettes

Emmenez-moi loin de cette galerie de miroirs
Ce verre crasseux

Es-tu elle
Ressembles-tu à cela
Comment pourrais-tu l'être quand
personne n'a jamais pu

Poète de l'orageuse call-girl

Elle a laissé un mot sur la porte de la chambre
" Si je suis partie, ranime-moi. "

Je suis passé te voir
           au milieu de la nuit
Mais tu étais éteinte
            comme une lumière
Ta tête gisait sur le sol
et les rats jouaient au billard avec tes yeux

La mort est un bon déguisement
tard dans la nuit

Enrobant tous les jeux dans son calme jardin

Mais que se passe-t-il
quand les invités reviennent
que tous se démasquent
et que l'on te demande
de partir
faute d'avoir souri

Alors je te reprendrai
Mais je suis ton ami

                 ODE
                DEMOISELLES DE NEW YORK

chacune a Sa propre magie

Il n'y a pas de mort

donc rien n'a d'importance

Grand Style

Éclat et modestie

hautes bottines à boutons

arrangement correct

mauvaise éducation

triomphe de l'amour

espoir éternel et accomplissement

                       LA NUIT AMÉRICAINE

au bénéfice du cuir
      Le miracle des rues
Les senteurs, brouillards et
      pollens de l'existence

Obscurité lumineuse
      elle était si complètement nue
      Sans aucun complexe

Nous regardions autour de nous
     les lumières maintenant allumées
Pour voir nos compagnons de voyage

Tes yeux
Me troublent
Infiniment

Ta douce
Réponse
me frappe
Comme une plume

Le son de verre
Révèle un vif
Dédain

Et dissimule
Ce que les yeux s'efforcent
D'expliquer

Elle avait l'air si triste en dormant
Comme une main amicale
      tout juste hors d'atteinte
Une bougie échouée sur
     une plage
Tandis que le soleil sombre à l'horizon
      bombe H à l'envers

Son visage n'a presque
        plus rien
               d'humain

Elle va bientôt disparaître
        dans le calme
            marais
               végétal

Reste!

Mon Amour Fou!

Mes meilleurs idées surgissent quand le
téléphone sonne et sonne. C'est pas marrant
De se sentir idiot - quand votre
chérie est partie. Une nouvelle hache pour ma tête:
Possession. Je crée ma propre épée
damasquinée. J'ai perdu mon temps.
Un bambin se pavanant sur les planches jouant
avec la Révolution. Pendant que dehors le
Monde attend et regorge d'énormes gangs
de meurtriers et de fous furieux. Pendu
aux fenêtres comme pour dire: j'ai de l'audace -
m'aimes-tu? Juste pour ce soir.
Unique Représentation. Un chien hurle et gémit
à la porte de verre coulissante (pourquoi ne puis-je
être dedans?) Un chat miaule. Le moteur d'une voiture
s'emballe et le lance à contrecoeur - crissement
sec protestation carbonique. Je pose
le livre - et commence mon propre livre.
Quand donc seta-t-ELLE ici?

Dans l'obscurité
Dans le salon ombragé
où nous avons vécu, où nous sommes morts
où nous avons ri et pleuré
et l'orgueil de notre liaison
a régné sur l'été
Quel trip
De tenir ta main
et de dire aux flics
que tu n'es ni mineure
ni fugeuse
Le poivrot en avait laissé
un peu dans la vieille bouteille bleue
                           épave du désert
Crânes de bovins
        le cliché de rats
qui rasent les arbres
en quête de gras
Des jeunes hippies envahissent les jardins
          et dorment sur l'herbe humide
          jusqu'à ce que les chiens surgissent
Je vais vers le Sud!

                                     MIAMI

Que pourrais-je lui lire
Que pourrais-je lui dire
       un Dimanche Matin

Que pourrais-je bien faire
       qui ait une chance de l'atteindre
       un Dimanche Matin

Je vais lui lire les chroniques
           Des Guerres Indiennes

Pleines de cavaliers  entremêlés, de sang
                           et d'horreur

Des histoires faites pour s'apprivoiser, charmer
                          et plus encore

Un Dimanche Matin

Des feux ardents
En quête
d'un baiser d'adieu sec et calme

De nos ancêtres
Les Indiens
Nous gardons une peur du sexe
une lamentation excessive sur les morts
et un intérêts constant pour les rêves et les visions

          EXPLOSION

                                 Le champignon
                                 Le déploiement

instant de création (fertilisation)
      instant que rien ne sépare du petit déjeuner
      Tout s'écoule et ruisselle, jaillisant

mais cet instant :
      n'est ni feu ni fusion (fission) mais un moment
      de glace gélatineuse, de cristal, d'accouplement végétatif
      se fondant dans une fraîche splendeur de limon
      un écrasement d'acier, de verre et de glace

      (instant dans un bar; verres qui s'entrechoquent,
      tintent, se heurtent)

      splendeur lointaine

      chaleur et feu sont les signes extérieurs
      D'un petit accouplement sec

événement dans une chambre
événement dans l'espace
un cercle
Rite magique
Pour invoquer la divinité
les esprits et les démons
Le shaman appelle :
" Quand radio ténèbres... "
Nous nous entre-dévorons.

La Voix du Serpent
     sifflement sec de l'âge et vapeur
     et feuilles d'or
                vieux livres dans des Temples
                         en ruine
                Les pages s'effritent comme la cendre

Je ne dérangerai pas
Je n'irai pas

Viens, dit-il à la voix basse

un vieil homme apparaît et
s'avance en un danse lasse
parmi les morts éparpillés
qui doucement frémissent

J'ai reçu un mur Aztèque en
                                une vision
et ma chambre s'est dissoute en
                                douce dérision
J'ai fermé les yeux, prêt à m'en aller
Un vent léger ainsi m'a informé
A baigné ma peau dans une lueur éthérée

Les drogues sont un défi à l'esprit

La cigarette brûla
        le bout de mes doigts
et tomba comme une bûche
        sur le tapis
Mes yeux s'en sont allés
        lorgner la poupée
Comme un chat tapi
        à la fenêtre d'à côté
Mes oreilles captèrent la musique
        des rues bourdonnantes
mais mon esprit se rebella
                         au rire de l'idiot
Cet affreux rire d'idiot qui s'élevait
Acclamant une armée
                         d'aspirateurs

La bouche est pleine d'un goût de cuivre.
Papier chinois. Monnaie étrangère. Vieux posters.
Gyro sur un fil, une table.
Une pièce tournoie. Pile et face.

Il y a un public pour notre drame.
Masque ombre magique.
Comme le héros d'un rêve, il travaille pour nous,
en notre nom.

En quoi cela ressemble-t-il à une version finale?

Je tombe. Douce obscurité.
Monde étrange qui attend et observe.
Ancienne crainte de non-existence.

Si ce n'est pas un problème, pourquoi en parler.
Toute chose énoncée veut aussi dire
son contraire et autre chose.
Je suis vivant. Je meurs.

D'abord une folle frayeur de grive

- Un téléphone sonne
              On frappe à la porte.
                      Il est temps de partir.
                               Non.

  PRISON

Les murs hurlaient poésie maladie sexe
une lamentation profonde comme une machine folle
L'Ordinateur

Le mur collage
    de quoi lire

Les fournisseurs (dealers)

 				  lachée dans une
				  cave à cafards
				  ou à rongeurs

Je suis un guide du labyrinthe
Venez me voir
à l'hôtel vert
Chambre 32
J'y serai ce soir après 9 h 30

Je vous montrerai la fille du ghetto
Je vous montrerai le puits ardent
Je vous montrerai une humanité étrange
      hantée, bestiale, au seuil
      de l'évolution

- Craignez Les Seigneurs qui vivent
       en secret parmi nous

En quittant le phone-booth, j'ai été
Frappé par une inquiétante
                         émanation.
Une vieille folle de paysanne
venue harceler les bouges
                de la ville
Jambes poilues aux plaies béantes.

Depuis quel marécage ou de sous quel rocher
as-tu rampé pour nous rappeler
ce que nous avons choisi
de quitter

                                     LAmerica

Androgyne, fluide, heureuse
Dense
Facile et fade
Lourde de phrases
Âme hypothéquée
Prédicateurs ambulants, et Vagabonds du Delta

Fourgons du ciel
Nouvelle-Orléans Crépuscule du Nil

La forme est un avion qui survole
la terre. Un soldat saute,
quittant ses entrailles
voltigeant, tournoyant. Largué
d'un seul coup, mis au monde par le vent,
arraché par l'univers à son ventre
généreux, ma mère de métal,
cordon coupé, largué et gelé.
Pilote qui suit l'oeil de
l'avion; " Grand Oeil de la Nuit "
Dieu sur un pare-vent, vent -
criant, ver vent
Rampant.

                 (et se cache parmi les femmes
                  comme un oiseau édenté)

Brûlé par l'air
Salement brûlé par la lumière
dans le

                         [coup de feu]

Oh
il est touché
et les nouvelles écarlates
          (confusion rauque muette
           de la foule témoin)

Aéroport
Messager à l'allure de soldat.
Laine verte. Il se tenait là,
à l'écart de l'avion.
Une vérité nouvelle, horreur insupportable.
Elle n'était mentionnée nulle part
dans les signes anciens
ou les symboles.
Les gens s'entre-regardaient,
dans le miroir, les yeux de leurs
enfants.
Pourquoi cela était-il arrivé.
Il n'y avait aucun moyen d'y échapper
où que l'on aille.
Une vérité horrible, innommable.
Seul un gémissement lâché par un haut-le-coeur
pourrait exprimer ses ténèbres intérieures.
Quelques-uns seulement pouvaient considérer
son visage calmement.
La plupart des gens succombaient à l'instant
sous sa morne terreur amicale.
Ils se tournaient vers ceux qui étaient calmes
mais ne voyaient qu'un
uniforme vert.
Repentez-vous!
Aucun des vieux Trucs ne marchait.

disciple
Cicatrice
mort
Magie
Prisson
Jardin
Abri
Princesse
    de Tristesse
Ange des Solitudes
ailes dansantes
    de l'envie
Appelle-moi
Demain
Ossements
Atterrissage
Or
Arrivée

Une rue. Poussée d'acier espace aspirant.
Silence des turbines obstinées, moteurs
délirants

Ville de nuages, pirates de l'air.

Terre d'arcs-en-ciel et rares îles
                                  écarlates.

Nous sommes ici, paraboles.

Silencieux grimpeurs.

Seul le coeur-moteur était vital.
Monstre travesti, une demoiselle de fer-blanc
Vibrait et volait

Espace coupé dépensé
L'as cinglé
Décroche

Le cake-walk.

                 LES LATITUDES DU CHEVAL

La grange est en flammes
Fini le champ de courses
Les fermiers se précipitent
avec des seaux d'eau
La chair de cheval brûlé
Ils ruent dans leurs stalles
(la panique dans l'oeil d'un cheval
Qui peut s'étendre jusqu'à emplir
un ciel entier.)

Les nuages déferlent
et racontent une histoire

de tonnerre, d'éclair et de mât
sur le clocher

Certains ont beaucoup de mal
à décrire les marins aux
sous-alimentés.

Les matelots meurent de faim
Il est temps de jeter la cargaison par-dessus bord

Engloutie maintenant et une envolée
de sourires flottant dans l'air
qu'agite la fraîche brise nocturne

France d'abord, Nogales rodeo
Passe la frontière -
terre d'éternelle adolescence
qualité unique de désespoir
n'importe où sur le périmètre
Message des faubourgs
nous appelant chez nous
Ceci est l'espace réservé d'un
nouvel ordre. Nous avons besoin de sauveurs
Pour nous aider à survivre au voyage.
A présent qui viendra
Alors écoute ceci
Nous avons commencé la traversée
Qui sait? ça peut mal se terminer

Les acteurs sont rassemblés;
le charme opère
immédiatement
Pour ma part, je suis en extase
ensorcelé.
Puis-je te convaincre de sourire?

Il n'y a plus de sages.
Chacun pour soi
empoigne ta fille et file

" Oh mon Dieu, s'écria-t-elle
Je n'ai jamais su ce
qu'exister signifiait
Je pensais que tout ceci n'était qu'une blague,
Je n'ai jamais laissé l'horreur, ou
la douceur et la dignité
pénétré mon cerveau "

" Laisse-moi me lever pour regarder
à la fenêtre. Des cavaliers Noirs
passent dans le crépuscule
rentrant chez eux
après leurs équipées.
Les tavernes seront
pleines de rires, de vin,
plus tard de danses, plus tard encore
de dangereux coups de couteau.

Antonio sera là
et cette putain, la Dame Bleue
jouant aux cartes avec des jeux
d'argent et souriant à la nuit,
des verres pleins seront levés au ciel
et versés en offrande à la lune.
Je suis triste, si pleine de tristesse "

Une jeune femme, attachée en silence
sur une table d'hôpital, manifestement enceinte,
est vidée, dépossédée de son empire

objets d'oubli

Drogues sexe alcool bagarre
retour au monde-eau
Ventre-mer
Mère de l'homme
Monstrueuse veille-endormie doux fourmillement
         monde atomique
Anomie dans la vie sociale

comment pouvons-nous haïr, aimer, juger
         dans ce monde essaim marin d'atomes
         Tous un, un Tous
Comment pouvons-nous jouer ou ne pas jouer
Comment pouvons-nous avancer d'un pas
         faire la révolution ou écrire

La maison brûle? Ainsi soit-il.
Le Monde, un film imaginé par les hommes.
La fumée dérive à travers ces pièces
On tue dans une chambre.
Des mimes chantent, des oiseaux se taisent et roucoulent.
Ça ira comme ça?
Prise 2.

chaque journée est un élan qui traverse l'histoire

                    PAVILLONS GLORIEUX

La grand-route de l'aube
S'étirant vers le sommeil
de ses paumes avides déverse
un rivage, pour vagabonder

Hésitation et doute
Vite dissimulés

O Viking, tes femmes
ne peuvent te sauver
là-bas sur ton grand navire

Ton temps est venu
Il le réclame

Je suis venu à toi
          pour la paix
Je suis venu à toi
          pour l'or
Je suis venu à toi
          pour des mensonges
Et tu m'as donné la fièvre
          la sagesse
          et des pleurs
          de douleur
et nous serons ici
          demain
          le jour suivant
          et
          Demain

                           SOUS LA CASCADE

En bas
       bas
           bas
               bas
                   bas
                       bas
                           tout
                             en bas

les enfants des cavernes feront
                 luire leurs feux secrets

Une explosion d'oiseaux
L'Aube
Le Soleil caresse les murs
Un vieillard quitte le Casino
Un jeune homme qui lit s'arrête
sur le chemin du jardin

Îles de Décembre
Chambres chaudes au matin
            du Nouveau Jour
L'idiot est le premier à s'éveiller (à naître)
avec les ombres d'un nouveau jeu
hommes éminents
en habits du dimanche
nous avons eu l'occasion de nous reposer
de pleurer sur le jour qui passe
de nous lamenter sur la mort de notre
membre glorieux
               (elle chuchotte des messages d'amour
                       secrets dans le jardin
                       à ses amies, les abeilles)
Le jardin serait ici
à tout jamais

Parachute mexicain
Bleu vert rose
Imaginé en Soie
déployé sur l'herbe
Drapés dans les arbres
d'un Parc Mexicain
garçons en T-shirts dans leur
Art somnolent

- je crains que ses
     mutilations l'aient rendu
     méconnaissable

Il les entend s'approcher,
   murmurer au-dessus de son cadavre

Rue Pizza

c'est drôle,
              j'espère encore
que l'on va frapper à la porte
voilà ce que vous
gagnez à vivre parmi
              les hommes

Si l'on frappait? mes rêves
              illusoires, mon maintien et
                mon sang-froid voleraient en éclats
Le combat d'un pauvre poète
              pour ne pas tomber sous l'emprise
         des romans, des jeux de hasard
                        et du journalisme

Une propension à l'ignorance,
à l'autodéception peut être
nécessaire à la survie du
poète.

Les acteurs doivent nous faire croire
à leur réalité
Nos amis ne doivent pas
nous donner l'impression que nous jouons la comédie

Les voici, pourtant, dans la lenteur
du Temps

Mes mots fous
glissent en fusion
et risquent de perdre
contact avec le sol

Alors étranger, deviens
plus fou encore

Explore les Hautes Terres

Le Bourbon est un breuvage pervers,
fortifiant comme le lait, poison raffiné
de cafard et d'écorce, de feuilles
et d'ailes de mouches raclés de la
terre en une couche épaisse; les fluides
menstruels y ajoutent, bien sûr, leur splendeur.
C'est la boisson de l'aigle.

Pourquoi je bois?
Pour pouvoir écrire de la poésie.

Parfois lorsque tout est diffus
et que toute laideur s'éfface
en un profond sommeil
Il y a un éveil
et tout ce qui demeure est vrai.
Tandis que le corps est ravagé
l'esprit se fortifie.

Pardonne-moi mon Père car je sais
ce que je fais.
Je veux entendre le dernier Poème
du dernier Poète.

LES CONNECTEURS

- Qu'est-ce qu'une connexion?

- Quand 2 mouvements, supposés
     infinis et mutuellement
     exclusifs, se rencontrent à un
     moment donné.

- Dans le Temps?

- Oui.

- Le temps n'existe pas.
     Il n'y a pas de temps.

- Le temps est une plantation rectiligne.

LES CONNECTEURS (II)

Les diamants brillaient comme du verre brisé
Sur la rue à minuit
Et tout en haut les murs étaient humides
Leurs yeux blancs et lisses miroitaient

Puis dans le lointain un gnome apparut
Le vif éclat d'un ange révéla des pieds poilus
Le boulevard devint une rivière
Tandis que les foules en attente se mettaient à frissonner

Dans un motel, un whisky à la main,
J'étais attentif
Son souffle était léger, le vent était chaud
Quelqu'un dans une chambre venait de naître

Accomplissements:

Oeuvrer à la face
               du Vide
Prendre forme, identité
S'élever au-dessus de la foule-troupeau

Faveur publique
ferveur publique

même l'amer Poète-Fou est
                       un clown
Qui fait son numéro

Froide musique électrique
        Fais-moi du mal
Lacère mon esprit
       de ton sombre sommeil

Froid temple d'acier
        Froids esprits vivants
               sur la grève étranglée

Vétérans de guerres étrangères
        Nous sommes les soldats des
               Guerres du Rock'n Roll

Fait-il être un
    bel animal méfiant
        parfumé
    se mourant sous le
        doux patronage
          de Rois
et exister comme des fleurs
     luxuriantes sous les
     emblèmes de leur
          Étrange Empire
ou bien d'un simple élan de foi
                           insouciante
     les gifler, demander leurs cartes
cracher sur le destin et jeter l'enfer
aux flammes avec usure

en mourant, noblement
     nous pourrions vivre comme
des trolls innocents
     répandre nos divertissements
et faire un doigt d'honneur aux dieux
     dans nos chambres
                 privées

peut-être ferions-nous mieux,
               qui sait?
      de leur montrer, bordel, qui
               nous sommes, et en
      nous gonflant, avec jubilation,
en toute Magnificence, les anéantir.

SUITE DU COMTÉ DE L'ORANGE (1)

Eh bien voilà, je fréquentais une jolie blonde
Elle avait des rubans orange dans les cheveux
Elle était tout un trip
Et jamais vraiment là
Mais je l'aimais
Comme ça.

Sur notre fenêtre la pluie tombait,
La radio FM était déglinguée
Mais elle parlait bien, oui,
Nous avons appris à bavarder

Et une année
s'est écoulée

Une si longue longue route pour y arriver
Par nos caprices nous avons tout gâché
Nous avions tout ce que
Peuvent avoir des amants
Mais nous l'avons jeté au vent
Et ça m'est égal.

Eh bien je suis fou

Et je ne vaux rien

Et deux années
se sont écoulées

A présent son monde était orange vif
Et le feu rougeoyant
Sa copine avait un bébé
Elle vivait avec nous
Nous sommes passés par la fenêtre
Nous avons frappé à la porte
Son téléphone ne répondait pas
Mais elle est toujours à la maison

Maintenant son père a rendu l'âme
Sa soeur est une star
Sa mère fume des diamants
Et elle dort dans la voiture

Ah mais elle se souvient de Chicago
Les musiciens et les guitares
L'herbe au bord du lac
Les gens qui riaient
Et faisaient mal à son pauvre coeur

Aujourd'hui nous vivons dans la vallée
Nous travaillons à la ferme
Nous escaladons les montagnes
Tout va bien

Et je suis encore ici
Et tu es encore là
Nous sommes toujours par là



JAMAIQUE

L'heure du loup
vient de se terminer. Des coqs
chantent. Le monde est
reconstruit, luttant dans
les ténèbres.

L'enfant cède au cauche-
Mar, tandis que l'homme
Redoute sa peur.

Je dois quitter cette île,
Qui lutte pour naître
de l'obscurité.

La beauté des sombres profondeurs
De la Nuit Américaine m'effraye.
Bénie soit la Nuit.

Le déluge s'est calmé
Panique au cinéma et
balade avec chauffeur
À travers les banlieues

Des indigènes bizarrement vêtus
au bord de la grand-route

Certains hommes portent
Des tuniques ou des jupes courtes.
Les femmes se tiennent
Sur leurs vérandas dans des poses
pseudo-classiques.

Le conducteur braque le volant
et la voiture se dirige d'elle-même. Les tunnels
claquent sec sur nos têtes.

J'aimes la verte profondeur des ténèbres
de la Nuit Américaine.

J'aimes les virages effrayés,
Les chèvrefeuilles m'enivrent.

Tellement de bien
et en telle quantité.

Les bottes du Major sont là
où il les a laissées.

Pseudo-plantation.

Gravures d'époque - match
de boxe blanc et noir.

Une Danse Nègre.


Le directeur de l'école se bouche le nez.
" Il y a une vache crevée la-dedans. Je me demande
pourquoi ils n'ont pas envoyé quelqu'un pour
l'enlever? "

Un vautour passe en planant,
puis un autre. Le bout blanc
de son bec rouge et crochu
ressemble à de la viande blanche.
Ombres
rapides, tristes, langoureuses.

Le chat boit petit chat
lape l'eau croupie
D'une piscine turquoise.

(Accouplements insensés dans la nuit.)

Amérique, je suis accroché à ton
Sein de néon froid et blanc, et je suce,
comme un serpent, jusqu'à ce que l'aurore
me ramène à la maison
ton fils en exil
au pays de l'Éveil
Par quels rêves étais-tu donc possédé
Pour te dissoudre ainsi dans le matin?

" J'étais hébété "

Un recoin, un écueil, derrière
la porte de la nursery, à l'écart
de la chambre principale -
" Ce sont celles du major. "

Comme un papillon blanc le lit
se dessine dans un coin de la
pièce, barge funèbre ornée
de filets et de voiles.

" Nous sommes des hors-la-loi. "

" Quelle est cette église? "
" Église de Dieu. "
bandana blanc, tambourin blanc

- Marchant sur l'Eau -

" Dans un style traditionnel, nous allons
leur donner une bonne claque politique
dans le dos " - (rires)

" Représailles "

une grenouille sur la route
enfants dans une église
tambours
Soleil-Soleil
couché comme la mort
sur le siège arrière
Renouveau.

Un bordel.
Chez Lord John et Lady Anne.
Sang rouge Sang bleu.
Le sein de la Reine.
Est-ce La Princesse?

Sang doré, comme moi, dit-il,
pliant une nouvelle fois l'addition proprement,
l'oreille de la Reine - une bite
nue plantée dans son cul.

Ha Ha Ha Ha.

Tu n'es pas plus innocent
qu'un vautour dindon

Un canon.

Les esclaves Nègres et les Anglais
ont tué les Indiens, puis se sont mêlés
aux Espagnols, qui furent vite
expulsés.

De grandes batailles, en vérité

Boum Boum

Tapis dans une attentive terreur
près des jeunes vignes, le buisson creux
     puits taris et cancéreux
Nous nous sommes éveillés avant l'aube,
     glissés dans le canyon

Cour d'école, midi criard
     de jeux, l'heure du repas tirait à sa fin
cordes et balles claquaient fort sur le
     ciment sable, la terre femelle
était radieuse, gonflée à l'extrême
     très inconfortable et vigilante

Le fracas d'un disque retentit
     et stupéfia le monde. La musique
avait été rivée à un son nouveau.
     File, fuis la fin du repos
un hymne est matraquée
     les mauvais garçons ont gagné.

Des pièces d'argent tintent dans l'obscurité
Je l'ai quittée

Des arbres dépérissent et se balancent à jamais

Porche de marbre et frise sylvestre
Agenouillée

Elle implore le roi araignée de l'épouser
Se glisse dans le lit

Il la retourne

Il y a une bourse de cuir
pleine d'argent

Qui, comme l'eau, se répand

Elle s'en alla
Et prit les pièces que je lui avais données

Quant à l'homme qui se noie
rauque murmure
invoque, sur le bord,
un arroyo
Sangre de Christo

Violence en période d'abondance

Il y a un témoin sourd
sur le rivage, la grève
s'appuyant dans ses atours contre
un mur en ruine
comme le fit Jésus. Rouges lèvres livides,
pâle chair qui se rétracte d'un
habit en lambeaux, fosse du passé
mur balafré de craie

Souvent quand on n'est pas inondé
par la pluie, 3 gouttes suffisent
La guerre sévit là-bas
Je ne suis ni docteur ni saint
ni Christ ni soldat
À présent, mes amis, ne me regardez pas
tandis que tristement j'enrage
comme un incompréhensible enfant
Sur ma vie je sais de quoi
Je parle, et ce que j'ai vu
mérite d'être raconté.

Pas un geste, s'il vous plaît!
Le danger est proche.
Un message vient de s'ouvrir un chemin
vers le coeur du cerveau
Un fragile signal est en route
Une flèche d'espoir, annonçant la pluie
Une verge de mort chargée de douleur



I

Je ne reviendrai pas
Je ne reviendrai pas
dans le tourbillon
Imbibé de vin l'amer étalon
mange la semence,
tout travail est mensonge;
nul vice s'enflamme
ces reins pour ce fondre
ou rivaliser avec un sourire
d'une âpre exigence.
Laissez vivre les multiples pierres.

II

Maintenant que tu t'en es allée
toute seule
explorer le désert
me laissant seul ici

le calme de la ville
où une fille en noir
monte dans une voiture
et cherche maladroitement
ses clés;

Maintenant que tu t'en es allée
ou que tu t'es égarée -

Je m'assieds, j'écoute le sifflement
de la circulation et j'invoque,
dans cette chambre incendiée,
dévastée, un fantôme, quelque
vague ressemblance d'un autre temps

De temps en temps,
comme un long rêve
électrique et malsain.
C'est un état confus.
Là-bas tout le monde
est avide de son amour.

Ils draineront sa vie
comme de chauds connecteurs,
s'infiltreront dans son âme
Par tous les côtés et fondront
la forme qu'elle avait pour moi.

Mais je le mérite,
De tous les cannibales je suis le plus grand.
Un avenir de fatigue.
Laissez-moi dormir.
Poursuivre ma maladie.



Bénédictions

accepte cette ancienne
sagesse
venue de loin
pour nous saluer
Venue de l'Est
avec le soleil

Apelle-le
Du haut de la
montagne, du haut
des tours

tandis que l'esprit
se rebelle
et s'achemine
vers la liberté

accorde-nous un jour
et une heure de plus
le héros de ce rêve
qui guérit et nous guide

Pardonnez-moi, Ténèbres
vous qui unissez
tandis que j'ai peur et sombre
doucement dans le noir

Les Menées de l'extase existent
Ne les sens-tu pas oeuvrer
à travers toi
Changeant la nuit en jour
Mêlant le soleil avec la mer.

Domaine de l'appât
Douleur des terres désolées
ambiance baignée de cruauté
sourire hameçon doux poisson nageant
Je t'aime tout le temps
même avec le petit enfant
que tu tiens par la main
fermement

Tu apprends
vite

Tiens-toi à l'écart du sentier
écoute les enfants parler

Soleil cobra / Sourire fiévreux
- Personne ne me tue

" Qui est ce messager insensé? "

Par les temps qui courent nous avons
besoin d'hommes capables d'y
voir clair et de dire la vérité.

À bout de souffle

      Témoin délirant

- Qui va là?
- Asie.

               CASANDRE AU PUITS

À l'aide! À l'aide! Sauve-nous!
Sauve-nous!
Nous mourrons, mon vieux, fait quelque chose.
Sors-nous de là!
Sauve-nous!
Je meurs.
Alors qu'avons-nous fait!
Nous l'avons fait, mon vieux, nous avons commis le

À l'aide!
Notre fin est venue, mon vieux.
Je t'aime, mon vieux.
Je t'aime, mon vieux.
Je t'aime parce que tu es toi.

Mais tu dois nous aider.
Qu'avons-nous fait, mon vieux,
Alors qu'avons-nous fait?

Où sont mes rêveurs
Aujourd'hui, cette nuit.
Où sont mes danseurs
bondissant follement
tournoyant et criant

Où sont mes femmes,
leurs rêves sereins,
captives comme des anges
sur le sombre porche
d'un ranch de velours
danse danse danse danse
             danse danse danse

Par ce cri de gorge
Cet appel du sexe
nous devons encore esseyer
de parler des distances
discontinues de sommeil qui nous
entourent
Traversant le sommeil à tâtons
Numéros aveugles

Dans une pièce carrelée
Nous nous asseyons et nous broyons du noir
Nous refusons de bouger
Les gardes refusent

et au dernier endroit
dans la douceur du dernier souffle
au rythme du crabe géomètre

sous la multitude des étoiles, étoiles d'avidité
dans les écritures et les majestés
dans l'accomplissement au sommet d'une falaise
sous la couche de fard
sur des dos plats et des chameaux
dans le vaisseau ouvert
dans la veine
dans des vies obscures
       qui ont été témoins de tout

Pour ceux qui sont morts
pour le Nirvâna
pour le credo céleste
pour toi, pour moi

Ces lignes sont écrites
      pour transmettre le message
Ignorer l'avertissement
S'élever dans la joie attirés
par d'irrésistibles voix
Visiter les fonds marins
Croire
À des choses plus horribles
                    que la guerre
Des choses sorties de contes
Bêtes gigantesques
Vouées à l'extinction



Tous ces Mots monstrueux
abandonnés, dégringolant
fracas d'Enfer
murs branlants, oubliés
tombant en ruine dans la
Nuit/ Amis sûrs
compagnons de la seule vraie croix
amants terrestres débâcle
douce tristesse noirceur
dans la rigole ruisselante
tombant, dans le feu
silence, cri

Discuter avec le souffle
chic
et je crie
Minuit!

cela doit venir
comme un rêve
sperme
spontanément
du centre
Terres frontalières
là où la liqueur
coule
à flots

cela doit venir
librement
comme l'aube
en douceur
Sans hâte
accroche-coeurs

Le téléphone
sonne
Nous créons l'aube

Je suis tombé sur la terre
                   et j'ai violé la neige
J'ai épousé la vie
                   et respiré par la moelle de mes os
J'ai vu de jeunes danseurs
Je suis viande et j'ai besoin de fuel
Besoin du miroitement débauché des larmes
chez les femmes, de tous âges
Rire sandwich, fuel
    pour le dîner d'esprit viande
Alors, bon sang! dansez
Dansez maintenant
ou bien mourez luisants et gras dans vos
sièges puants, encore
attachés pour le décollage

Si l'écrivain peut écrire, et
      le fermier semer
Alors tous les miracles coïncident,
     apparaissent, et commencent à se réaliser
Si les enfants mangent, si l'heure
     de leurs pleurs était Mi-
     Nuit

La terre a besoin d'eux
doux chiens sur la neige
Blottis dans le Printemps
Quand le soleil fait le vin
et que le sang danse dangereusement
       dans les veines ou la vigne

Se demander soudain si
le monde est réel
s'il est las de la forme dont
elle est faite. Quelle errante
folie avons-nous négligemment créée?

Personne ne l'a voulu, c'est certain
quelqu'un a commencé, c'est sûr
Où est-il?
Où est-il, l'être, l'objet,
         quand nous avons besoin d'elle?
Où es-tu?
Dans une fleur?

Être né pour la seule
         beauté et voir la tristesse
Quelle est cette frêle maladie?

Rodéo,   Rondo-lai,   Rhonda,
Rouge, Riche roule ruse rune
roué rouan ruée respect
tu vois ce que je veux dire.
C'est de l'imagerie concrète Vermont
La bouche va de ce côté
Moi de l'autre
Plus vite c'est pas bon la main trop lente
Pour exister dans le temps nous mourons construisons
des prismes dans le vide
La vérité   plus vite   Ces inhibitions
agressions   tirant sur la république
Le rêve du président derrière
Le trône
quatre-vingts folle fièvre la clinique
la sagesse syphilis docteur infirmière
Indiens   américains   Atlantide
Sauve-nous   guide-nous   dans les moments difficiles
prière à l'esprit cellule corps
prière au centre de l'homme   prière
au dernier murmure du soir    tandis
que la main silencieuse glisse en paix
ronces   roches   orages
J'attends ta venue
avec négligence   Parle-moi!
ne me laisse pas seul ici   Torture
chambre de clinique   Je connais l'homme
arrêté   Les bars confinés   sa mère
qui peut me refiler une allumette une cigarette
Je m'en vais. Dieu? Quel est ton nom

Il doit y avoir un moyen de définir
stop événement espace ombres
postures poses instantanés    Le
Monde derrière le mot et toute
parole    Pas maintenant
ça nous pend au nez   partons vite    tout est fini
La République est une grande croix dans
une grande croix la nation    Le monde en feu
Taxi d'Afrique   Le Grand Hôtel
Il était ivre    il y avait une sacrée fête
hier soir.    Pâturages champs
putois serpent invisibles oiseaux de nuit
faucons de nuit   désastres d'été
en plein air    écoute les lions
rugir dans les champs désertés
Ce sont des terres
oubliées    Parle de la forêt
avec confiance    la fin    de la farce
j'en suis le dindon    très certainement
Aujourd'hui il doit y avoir quelqu'un qui
sait    bien sûr   mais ils ne peuvent pas
Te le dire   c'est comme donner du vin à un
Enfant    comme humer l'écorce
listes de bébés bleus    biens fonciers
bureaux de nettoyage    mot-vomi
esprit soupe    poux rampants    reliures.

Des courants d'émotion mènent aux perdants
tournant retournant dans toutes les directions
dormant pendant ces heures insensées
Jamais plus je ne me réveillerai de bonne
humeur. J'en ai marre de ces
bottes puantes.    Histoires d'animaux
dans les bois    pas stupides    mais
comme des Indiens apparitions furtives    leurs
petits yeux dans la nuit    Je connais
la forêt et la marée de la lune funeste.
" Nous avons vraiment un drôle d'air pas vrai mon vieux? "
Plus-que-parfait.     Oublié.    Les chansons
sont de bons courants pour rigoler.
L'esprit oiseau tait un bon copain
Qui gardait les labyrinthes et vivait
dans un puits     Il connaissait Jésus
Connaissait Newman     Me connaissait et aussi
Morganfield    J'espère que tu
comprends ces dernières paraboles
étaient (dès) espérées bien sûr   si tu peux
les considérer comme des choses sans
importance    Et n'ayant sûrement pas plus
de liens entre elles qu'un carrefour et un arbre
branlant     Maintenant voilà le hic    rune

Sacs d'os repoussants les femmes du
quartier bâillaient et louvoyaient
nageant dans une marée poussiéreuse en quête
de restes pour nourrir leur gosse    Pas de midi
pour les ratés    Les cloches de l'Église appelaient
les habitants du puits    venez en enfer
répondez à la cloche   funérailles swing
Un flot de négros, leurs sombres sourires
miroitants.    Stupides lépreux -
escrocs   Le film est populaire
Cette saison    dans tous les hôtels
de riches touristes venus du continent
débarquent et se réunissent chaque soir pour
écouter des histoires    Ces oiseaux-là racontent et ils
Savent tout    Téléphones filous
et castagnettes    Les lignes sont branchées
Écoute    entends ces voix et toutes ces
longues distances qui nous séparent
J'aime t'écouter divaguer mon gars
étalon missionnaire    Un jour
Le diable est arrivé seulement motus
ou tout sera fichu. Il a
marché vers la chaire et a sauvé
La ville tout en faisant certainement une touche
Avec l'aguichante fille de quelqu'un.
Quand son voile fut levé
Le serpent s'est révélé et nous sommes
tous retombés en léthargie.

Buildings dorés sans interruptions.

Partout des constructions.    Notre
propre maison était une solide astrologie
Des flûtes tenues enlevèrent le lever du soleil
aux étourneaux.    Et en longeant l'estuaire
des écueils interrompirent notre repas
Il est rentré à la maison avec des vivres en abondance
des sacs de farine et le pain a levé
et la famille a prospéré.

Ceux qui Courent vers la Mort
Ceux qui attendent
Ceux qui s'inquiètent

Quête éternelle un vigile
de tours de guet, de forteresses
contre la mer et le temps.
Ont-ils gagné? Peut-être.
Ils sont toujours là et dans
leurs chambres silencieuses errent
encore les âmes des morts,
qui épient les vivants.
Bien assez tôt nous les rejoindrons.
Bien assez tôt nous marcherons
sur les murs du temps. Rien
ne nous manquera
sinon l'un à l'autre.

Je veux enfermer mon
feu sacré. Être simple, obscur et net
Un vague néant
S'il te plaît
La mer est verte
Fumée
comme la version enfantine d'un
rêve de Noël
sans
réveil.

Pourquoi ce désir de la mort.

Un papier vierge ou la pureté
     d'un mur blanc. Une fausse
ligne, une rature, une faute.
Ineffaçable. Si obscure
en ajoutant des millions d'autres
     décalques, brouille-là,
recouvre-là.

Mais la rature originelle
reste, écrite en
sang d'or, brillante.

Désir d'une Vie Parfaite.

QUAND JE REGARDE EN ARRIÈRE

Quand je jette un regard
          en arrière sur ma vie
          je suis frappé par des cartes
                                    postales

Instantanés Détériorés

          posters fanés
D'un temps, qui m'échappe

Je suis Écossais, du moins c'est
ce qu'on m'a dit. Véritable
héritier du Mystère
           des Chrétiens

Serpent dans le Glen

L'enfant d'une
     famille Militaire...

Je me suis révolté contre l'église
    après des phases de
                   ferveur

À l'école je voulais me faire voir
et m'en prenais aux professeurs

                On m'a donné un
                bureau dans le coin

                J'étais un idiot
                         et
                Le gamin le plus malin
                    de la classe

Promenades dans les rues Nègres
                   du D.C. Bibliothèque
                   et librairies. Brique
                   orange sous le chaud soleil.
                   Magie des livres et des poètes

Puis le sexe vous donne la plus grande stimulation
Que vous ayez jamais connue
la paix, les livres perdent tout leur
charme et vous êtes rejeté
dans l'oeil de la vision

L'Histoire du Rock
       coïncide avec mon
                            adolescence

Je suis venu à Los Angeles
     à l'École de cinéma

Un Été à Venice

Drogues et Visions

Chansons sur les terrasses

premières luttes et
                humiliations

Merci aux filles
qui m'ont nourri.

Faire des Disques

La voix d'Elvis était sexuellement
mûre à 19 ans.

La mienne retient encore la
plainte nasale d'un
adolescent renfermé
     petits glapissements et fureurs
Tout au plus un chanteur
intéressant - un cri
ou un chantonnement plaintif. Rien
entre les deux.

SUR LA ROUTE

peur de la mort en Avion

Et la nuit était ce que la Nuit
              devrait être
Une fille, une bouteille, et un sommeil bienheureux

J'ai enfoncé
Ma graine jusqu'au coeur
de la nation.
    Injecté un germe dans la veine de sang psychique.

Maintenant j'embrasse la poésie
du business et je deviens - pour
un temps - un " Prince de l'Industrie "

Un leader inné, un poète,
             un Shaman, doté de
l'âme d'un clown.

Qu'est-ce que
      je fais dans cette
          Corrida
Tout homme public
     aspire au Pouvoir

Spectateurs du Tombeau
- curieux d'émeutes

Peur des Yeux
Assassinat

Être soûl est un bon déguisement.

Je bois pour
pouvoir parler aux trous du cul.
Moi inclus.

L'horreur des affaires

Le Problème de l'Argent
          culpabilité
est-ce que je le mérite?

La Réunion
Débarrassé des Managers et des agents

Après 4 ans je me retrouve avec
     l'esprit comme un marteau flasque

regret des nuits et
     des années gachées
J'en ai plus rien à foutre
     Musique Américaine

Conclure par un tendre au revoir
et des projets d'avenir
- Pas un acteur
       Écrivain-cinéaste

Duquel de mes moues
              se souviendra-t-on

Amérique Adieu
       Je t'aimais

              Pas de problème d'argent
              bonne chance
              tiens-toi tranquille